mercredi 14 mai 2008

le Tapa



On retrouve le tapa sur le Continent africain, en Amérique centrale et en amérique du Sud, de même qu’en Indonésie.
Le tapa est une étoffe archaïque réalisé à partir de fibres végétales. On battait des écorces d’arbres, tels que le mûrier à Papier, le aute (Broussonetia papyrifera), le purau, l’arbre à pain ou l’hibiscus, jusqu’à former des feuilles qui assemblées, servaient à la confection des habits. Les jeunes pousses sont d’abord laissées dans l’eau plusieurs jours afin de les assouplir. Si la plantation des arbres qui vont servir à la matière première est faite par les hommes, la réalisation du tapa est une affaire de femmes. Elles ôtent ensuite l’écorce avec un coquillage affûté. Elles battent les fibres assises souvent en rond, et chantent des pa’o’a pour se donner du cœur à l’ouvrage. Il se forme bientôt un tissu végétal constitué de plusieurs couches successives collées avec la sève et la résine des racines utilisées. Une fois les pièces d’étoffe réalisées, elles sont précieusement conservées, et servent de monnaie d’échange ou pour des cadeaux précieux. Car la possession d’étoffes de tapa est symbole de richesse. On confectionnait des étoles appelés tiputas , des ceintures à l’usage des hommes, des pareus, des habits rituels pour les prêtres, les cérémonies qui jalonnaient la vie des clans et la guerre.
La couleur des tapas varie du ton paille au tabac doré et il était « blanchi » au soleil. Avec des pigments naturels issus de macérations de racines, de fruits ou de plantes, comme par exemple le suc du mati (une variété de ficus), ou avec de la sève du tau. On pouvait réaliser des motifs floraux ou géométriques . Le bois du aito pouvait être utilisé avec son écorce. On obtenait alors un ton très chaud, sépia virant sur le rouge. Les tapas Marquisiens, les plus finement réalisés ont des motifs plus figuratifs. La fabrication de tapas à Tahiti est arrêtée depuis longtemps mais on en trouve à Fatu Hiva aux Marquises et aux îles Tonga qui continuent à en produire.
Le tapa a toujours été associé à de nombreux rituels religieux et funéraires. Pareillement, ce qui n’est pas sans rappeller des coutumes méditerranéennes, lors d’un mariage, le couple devait tacher avec du sang un morceau de tapa blanc qui était ensuite enterré dans l’enceinte du marae familial.
Le tapa a été supplanté par l’apparition des tissus venus d’Europe et d’Asie.
En 1999, lors de sa venue au Fernua, Jean Paul Gauthier s’est beaucoup imprégné de la culture ma’ohi. Il a réalisé une collection qu’il a présentée, inspirée des motifs du tatouage ancestral et des dessins traditionnels habituellement trouvés sur les pièces de tapa. Lors d’un grand show à Tahiti il a présenté sa collection Hommes et Femmes avec de superbes mannequins sélectionnés en Polynésie.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Toujours très interessants tes articles !
et le tapa....ils en font de belles choses avec !

Caramba!!!! Quintana Roo, Mexico