samedi 17 mai 2008

Une journée au lagoonarium de Bora Bora.

Pour celles et ceux qui ne maîtrisent pas la « plongée bouteille », ou qui appréhendent tout simplement de rentrer dans l’eau, une alternative s’offre à eux au Lagoonarium de Bora Bora. Ainsi ont-ils la possibilité d’approcher des squales sans risque et de découvrir les merveilles de la faune et de la flore sous marine du plus beau lagon du monde, pour une journée de découvertes fascinantes! Au matin, une navette fait le tour de l’île et prend les gens à leur hôtel, jusqu’à la base du lagoonarium. Là, une pirogue traditionnelle à moteur les attend. Direction le récif. Après quelques minutes de canotage, on jette l’ancre au bord de la Barrière de corail. Le guide, prépare une corde qu’il tend entre 2 fixations au fond de l’eau, le courant est vif ce jour là, mais on nage dans à peine 1m50 d’eau. On s’équipe alors de masques et tubas, et l’on plonge. L’un des guides est déjà dans l’eau et lance des morceaux de poissons. Aussitôt, une nuée de raies pastenague accourent, attirées par l’odeur du sang et planent au milieu des nageurs. Puis, inévitablement, un premier rôdeur, puis un second et bientôt une douzaine de squales tournent bientôt en silence, l’œil froid, autour des proies. On assiste à un superbe ballet aquatique, des requins pointes noires et blanches, puis un requin citron, beaucoup plus inquiétant mais plus craintif que nous tous essayent de happer leur part du festin. Les nageurs sont alignés sur la corde tendue, tétanisés par ce spectacle sub-aquatique. Les réserves de poisson s’épuisent vite, et bientôt, les requins vont se lasser et vont subrepticement retrouver les profondeurs du lagon et nous quittent, indifférents. Tout le monde remonte à bord, émerveillé, et silencieux. La pirogue reprend son chemin jusqu’au motu de l’hôtel Sofitel. Le Jardin de corail nous attend alors. Dans à peine 5 mètres d’eau, des patates de corail vont nous faire bientôt découvrir leurs secrets. Des colonies de papillons jaunes vont nous entourer, des nasons, des bagnards, des cochers, des empereurs, et dans les creux du corail apparaît une murène, qui sait qu’on lui apporte à manger ! elle ondule devant les curieux, l’œil mauvais, un sourire carnassier, et tente de happer la queue de bonite que lui tend le guide. Un autre spécimen est caché dans un autre trou, l’œil vert, prêt à sauter sur une proie qui passe.
Des nuées de papillons bouillonnent autour de nous. Une demi-heure de plaisir dans cet aquarium grandeur nature. On remonte ensuite à bord, et direction tour de l’île. On passe devant tous les grands hôtels de l’île, le Maitai, le Beachcomber, on dépasse ensuite la Pointe Matira, à gauche on aperçoit Motu Toopua, le site du futur Sheraton. On laisse Vaitape à notre droite, puis l’ »hôtel Top dive et ses toitures pointues. Un peu plus loin, sur un autre motu, le Pearl Beach Resort, une vraie perle du Pacifique. Sur la colline au milieu de la végétation luxuriante, on distingue à peine l’un des canons américains qui défendaient l’accès à la Passe, en face du port de Vaitape. Le pilote du bateau nous montre Motu Tane, cet ilôt qui a appartenu à Paul Emile Victor jusqu’à sa mort, et qui a été racheté en l’an 2000 par un riche Français installé aux Etats Unis. Une fois passé l’aéroport, il nous annonce ecncore 10 minutes de bateau. On va plonger alors, en apnée, le long du Tombant, près du Méridien, peut être aura t’on la chance d’apercevoir des raies manta.
On ancre la pirogue. Les moins courageux restent à bord. Il faudra palmer énergiquement, alors ceux qui ne le sentent pas feront une séance d’UV ! Le lagon à cet endroit est profond, en témoigne la couleur impénétrable de l’eau. Elle n’est pas très transparente ce jour là, ce qui ne joue pas en notre faveur. Après 20 minutes de nage, le guide nous hèle et plonge aussitôt. Un spécimen de près de 4 mètres est là sous nos palmes interloquées ! spectacle sans paroles, un énorme animal en forme de losange plane dans es canyons à quelques mètres seulement des nageurs. On a bau se persuader que ces animaux ne sont pas des prédateurs, qu’ils se nourrissent seulement de plancton, on est un peu réticents à la suivre ! Elle nous offre un ballet digne d’Esther Williams, avec grâce et douceur. Indifférente, elle veille tout de même à ce que l’on n’approche pas trop. Un caméraman sous-marin officie, il va nous rapporter des images qu’on n’oubliera certainement pas de sitôt ! Puis un coup de palme malheureux le rapproche un peu trop de la bête qui d’un coup d’aile disparaît aussitôt dans les abysses.
Cette vision a été furtive mais tellement belle ! C’est à contre cœur que l’on retourne vers le bateau. Un peu plus tard, on accoste enfin sur le motu du lagoonarium. Là nous attend un repas local, avec poulet et poisson frits, salades du fenua, fruits exotiques, de quoi reprendre des forces. Le soleil est au zénith, heureusement, la couverture du fare pote’e ou une grande tablée nous attend est faite de niau, qui va nous donner un peu d’ombre à cette heure, fatale de la journée. Au préalable, le responsable de la vidéo a installé un moniteur sur lequel il nous passe les grands événements de la matinée ! Pour 6000CFP, on pourra avoir une copie, sonorisée avec le best of du lagoonarium en intro.
Si l’on a opté pour la demi-journée, la balade s’achèvera bientôt après la visite aux requins, et aux tortues dans les bassins naturels enclos de mailles métalliques. Sinon, on a tout l’après midi pour découvrir la fane du lagon en toute liberté.
Plusieurs bassins se succèdent donc, très vastes, donnant une impression de liberté. La fine maille sépare à peine visuellement du lagon. Un premier bassin où cohabitent des requins dormeurs, tapis au fond des filets, des pointes noires et plusieurs requins citron plus inquiétants, mais somme toute plus inoffensifs qu’ils n’en ont l’air. Plusieurs tortues à écailles sont présentes également, magnifiques évocations oniriques, qui semblent voler dans l’eau cristalline. On peut nager au dessus d’elles à quelques dizaines de centimètres seulement de leur carapace, elles semblent nous accepter, et nous observent l’air de rien du coin de l’œil, impassibles. On vit alors un moment d’exception, une sorte de communion avec l’animal. Mais n’abusons pas, au moindre geste brusque, en un coup d’aile il a disparu ! On regrettera que le bassin des poissons tropicaux soit un peu trop « petit ». Mais les heures passées cet après midi là sont sans doute les instants les plus rares qu’on ait eu le loisir de vivre en Polynésie. On apprend à mieux se comporter avec les espèces qui nous entourent, à les respecter…

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Caramba!!!! Quintana Roo, Mexico