lundi 7 juillet 2008

Un iceberg dans les eaux Polynésiennes???


La plupart des hôtels et des pensions louent des vélos, certes pas des vélos de course, mais après tout, il ne s’agit pas de compétition mais de savourer le plaisir d’une ballade sous les tropiques ! Des sièges enfants sont également à disposition. Un panier sur le guidon permet d’emporter beaucoup d’eau, car même si le terrain est plat, le soleil tape fort ! Le Tour de l’île peut être fait sans se presser en 4 heures. La côte Est est la plus habitée, bien que tout soit relatif ! Des curios jalonnent la route côtière et de nombreux arrêts peuvent être prétextés pour voir l’atelier d’un sculpteur ou acheter un paréo. Une fois contournée la Pointe Matira au Sud de l’île, et dépassé les grands hôtels, on retrouve la Polynésie vierge des temps immémoriaux. Seuls de rares fare en pinex bordent la route. Pas ou peu de plages, peu d’ombre devant la majesté du Mont Otemanu. L’horizon est cerné par les motus au loin. Les quelques 42 kilomètres du tour de l’île se parcourent aisément, on mettra cependant pied à terre un peu après avoir dépassé le Club Med. Mais quel plaisir de faire roue libre de l’autre côté de la pente, surtout que la route serpente dans un sous bois qui amènera une fraîcheur relative ! Un arrêt obligatoire est à prévoir au Revatua Club. Un ensemble de constructions en bois blanc abrite une boutique, un restaurant, l’Espadon et une sympatique terrasse. Un ponton sert au départ des activités nautiques. Tout n’est que « luxe, calme et volupté », pas un bruit sinon celui lointain, d’un jet ski qui fend l’écume. Après un arrêt salvateur il ne reste qu’à enfourcher nos montures pour finir la boucle. Tout au long de la balade défilent les motu lointains et enchanteurs. Un voilier gonfle son foc avant de partir pour un day-cruise. Un rameur solitaire pousse son va’a, sa pirogue, jusqu’au bout de ses forces. Hawaiiki Nui est proche, l’entraînement devient drastique. Sur le seuil des petits fare en bois, un vieil homme est abîmé dans la contemplation de l’infini, des enfants jouent autour de lui avec un chiot. De jeunes tane empilent des noix de coco, une vache sortie d’on ne sait où, paisse tranquillement au bord du lagon, les pieds dans l’eau. On est en train de vivre avec délectation un instant d’éternité. A notre passage, les gens nous saluent gentiment. La gentillesse est le maître mot dans les îles, même ici à Bora où l’on dit les gens blasés du tourisme et un peu exaspéré par le défilé constant de gugus en short, des coups de soleil plein le dos et les mollets rougeoyant des piqûres de moustiques de la veille!
Quel plaisir de pédaler même si nos lourdes montures sont d’une époque antédiluvienne ! Les derniers kilomètres sont peut être un peu difficiles même si les vents sont propices ! Un arrêt de plus, c’est Gauguin qui nous interpelle du regard! Grandeur nature, la palette à la main, en train de peaufiner une toile, sur son chevalet…. Il regarde la route d’un air interrogateur ! mais l’illusion ne dure pas ! C’est en trompe l’œil qu’il est campé sur le gazon de ce curios d’un blanc très tropical, avec ses lambrequins qui soulignent la toiture et les balustrades qui encadrent la varangue. Une très belle boutique. A côté de l’Artiste est planté dans le gazon un panneau indicateur avec la direction et la distance de la plupart des Capitales du Monde. Le panier servira à mettre les pareo et autres flacons de monoï achetés sur la route. On retrouvera son hôtel fourbu mais heureux d’avoir accompli ce petit exploit cycliste ! et un plongeon dans le lagon sera de rigueur pour effacer les courbatures de la journée.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

You write very well.

Caramba!!!! Quintana Roo, Mexico