Si dans nombre de civilisations les premiers habitats étaient circulaires, les premières traces de constructions font ici apparaître des plans de réalisations rectangulaires, édifiées sur des plates formes en basalte ou des monolithes de calcaire, les paepae. Ces plates formes étaient exhaussées du terrain naturel, généralement en pente, afin de protéger l’espace de vie des aléas du temps et des pluies torrentielles. On y accédait frontalement par des escaliers taillés dans des troncs d’arbre. Le fae ou faré était construit à l’arrière de la terrasse par rapport au sens de la pente. L’habitation rectangulaire était délimitée par des poteaux d’angle, qui supportaient une toiture dissymétrique sur une panne faîtière. Cette toiture descendait côté amont, à la verticale, jusqu’au niveau de la terrasse. Les espaces étaient hiérarchisés. Le faré était divisé en deux parties, le traitement du sol étant clairement différencié : la partie nuit, formée de terre damée sur laquelle un lit de feuilles et de végétaux servait de couche, et une partie moins privée, côté terrasse, au sol pavé. L’espace avant était tapu. Impossible d’imaginer de le souiller avec de la nourriture ou même de l’eau. On avait coutume de prendre ses repas à l’avant de la plate forme.
La façon de se coucher était symbolique, la tête côté amont de la pente, sous la partie quasi verticale de la toiture, les pieds posés sur une poutre au sol, qui séparait les espaces définis. La symbolique est évidente : on va du bas vers le haut, du profane au sacré. La hiérarchie des espaces était calquée sur ce modèle, et positionnait les habitants du faré à diverses échelles dans le monde qui les entourait, comme des sphères concentriques. L’habitat était le fondement de toute civilisation, et l’appropriation de l’espace démontrait les niveaux successifs d’évolution.
mardi 20 mai 2008
L’architecture vernaculaire aux Marquises, symbolique
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