jeudi 28 février 2008

le Rae Rae Humanum Est


"le rae rae humanum est" ...petite distortion d'une citation latine s'il en est, le "réré" à Tahiti et dans les îles est un "Homme-Femme", opéré ou pas d'ailleurs. C'est un être d'une sensibilité extrême, produit d'une coutume ancestrale (assimilé aujourd'hui aux "Mahu") qui voulait que la Mère élève un des ses fils, comme s'il avait été une fille, attachée aux tâches ménagères dédiées traditonnellement aux Femmes.
Femme il le restera, jusqu'à l'extrême, la caricature, très maquillé....On pourrait les étiqueter "travestis"; on en croise souvent dans les rues de Papeete, mais aussi et surtout dans les commerces "de bouche".....comme la restauration, l'hôtellerie, justement pour leurs manières affables et délicates. Phénomène accepté très largement dans la société polynésienne, il est apparu semble t'il avec l'arrivée des forces armées lors des 1ers essais nucléaires du Pacifique, et les jeunes gens ont vu là une façon (genre repos du guerrier) de gagner de l'argent.
Les 1ers nagivateurs européens comme Cook ou le Capitaine Blight (la Bounty) signalent leur présence dès le 19ème siècle. On m'avait dit en débarquant à tahiti..."tu verras, les plus belles femmes que tu croiseras au Fenua....ce sont des "rae rae" C'était à peine exagéré!!

vendredi 22 février 2008

La Perle Noire de Tahiti et ses vertus

De nombreuses vertus sont attribuées à la perle. Réincarnation, immortalité sont des vertus métaphysiques indissociables de la perle depuis la nuit des temps.
Cléopâtre ne buvait t’elle pas un breuvage à base de vinaigre dans lequel on avait dissout des perles, afin de lui assurer l’éternité, et la garder Belle à tout jamais ? "L’Eau de Perle" utilisée dans la médecine chinoise, fascinait les alchimistes du Moyen Age. Dissoute dans du vinaigre ou du jus de citron, elle était l’Elixir de jouvence ! Le Philosophe anglais Francis bacon a défini l’Eau de Perle comme la médication appropriée au prolongement de la Vie. La perle est constituée de carbonate de calcium, et pendant de siècles, la médecine Hindoue, chinoise et Arabe en ont utilisé les propriétés. Pendant des siècles elle entraient dans la composition des traitements traditionnels de l’épilepsie, la dépression et dit on, la folie. On s’en servait d’antidote aux poisons.
Les perles trouvées à Tahiti sont plus grosses que les perles japonaises. Elles varient entre 8 et 12m. Au delà elles sont exceptionnelles, pouvant atteindre jusqu’à 20mm de diamètre, ce qui les classe dans le joyau d’exception. On connaît la perle ronde et parfaite, c’est la plus recherchée et la plus chère, mais de nombreuses variantes existent. Chacune a son charme et ses amateurs, comme la goutte, l’ovale, la baroque, la perle en bouton et les "keshi". On l’appelle la perle noire mais une gamme infinie de tons s’échelonnent du noir profond à l’ivoire délicat. L’aubergine a des reflets violets, le « peacock », est vert irisé, le bleu « canon de fusil », on a un coup de cœur pour chacune. "L’Orient" est très important dans le choix d’une perle, c’est la profondeur de l’éclat de l’aragonite ou carbonate de calcium qui la constitue, la transparence des couches successives secrétées par l’huître perlière. L’Orient est la qualité ultime, le Lustre définit la brillance et l’éclat de la perle. Tous ces facteurs sont déterminants dans l’expertise d’une perle et déterminent son prix. Les 5 principaux critères d’évaluation d’une perle sont donc le diamètre, la couleur, le lustre et l’Orient, la pureté (les perles sans défaut sont très rares) et la forme. Les perles seront classées de A+ à C en fonction des résultats obtenus vis à vis de ces critères.
Il n’existe cependant pas d’organisme officiel à même de réglementer le marché de la perle, il existe par contre depuis 1998 une classification et définition officielle de la perle noire de Tahiti. (délibération n°98-62 du 11 juin 1998).

Ballade architecturale hôtelière

L’architecture vernaculaire a laissé peu de traces, étant essentiellement constituée d’éléments végétaux, donc de matériaux qui n’ont pas traversé les siècles.
Les architectes contemporains s’attachent cependant à puiser leur inspiration dans l’architecture traditionnelle, ils reprennent et détournent les éléments les plus caractéristiques des Architectures du Pacifique.
C’est vrai pour de rares et belles demeures privées, invisibles dans leurs écrins de verdure tropicale, mais surtout et de manière plus évidente dans les plus récentes réalisations hôtelières. La Polynésie, dans l’inconscient collectif, c’est l’image du fare sur l’eau autrement appelé "Bungalow over water", et ce poncif dure et perdure depuis une quarantaine d’années, avec les pionniers de l’ère hôtelière, initiée avec le mythique hôtel Bali Hai de Moorea, qui ont réinventé en 1962 le concept des vacances de rêve tropicales ou plutôt le rêve de vacances tropicales, inspirées par le roman de James Michener, « South Pacific ».



Ces « resort hotels », ou complexes hôteliers fleurissent depuis lors, et sont devenus le fer de lance de l’économie locale, secteur favorisé par les mesures de défiscalisation en faveur du tourisme. Les Lois, Flosse, Pons et Paul ont largement contribué à l’essor du Pays. Le tourisme est aujourd’hui la première source de revenus du Territoire.
Quelques « pierres angulaires » marquent aujourd’hui le paysage architectural de la Polynésie.
Généralement construits sur des sites remarquables, des parcs naturels parfois retravaillés par des architectes paysagistes de talent, une belle balade architecturale consiste à visiter ces établissements hôteliers, d’île en île, le temps d’un après .


A Tahiti, le Sheraton est un hôtel qui a été construit au tournant du siècle sur les bases d’un hôtel cher au cœur des polynésiens, l’hôtel »Tahiti ». Il fait encore rêver aujourd’hui les nostalgiques. Une atmosphère de luxe paisible émane de cet hôtel, non sans rappeler les hôtels de luxe de Honolulu, à Hawaii. Dans un autre style, le Méridien, au bout de la commune de Punaauia, est inscrit dans un superbe jardin exotique, et ses toitures remarquables sont inspirées de l’architecture vernaculaire de Papouasie Nouvelle Guinée. A Moorea, le Beachcomber Inter continental est édifié dans un site sublissime et très étendu, les jardins tropicaux s’étageant au dessus du lagon. Plusieurs motus artificiels ont été édifiés et donnent Mille perceptions différentes de ce lieu, créant à chaque détour d’un bosquet de bougainvillées une nouvelle surprise. Deux tikis hiératiques en gardent jalousement l'entrée à moitié cachés dans les bougainvilliers.


L’architecture intérieure des bungalows vient d’être repensée et allie Tradition et Modernité. Un détail inédit, la sous face des charpentes des fare, toujours montrée jusqu’alors, a été savamment doublée d’une natte en peue, conférant au lieu une ambiance de cocon raffiné, jamais ressentie par ailleurs. La vision du Sofitel Ia Ora, depuis le lacet en surplomb de la route de ceinture, est féérique. Inscrit sur le fond turquoise du lagon, les masses simples et organisées se détachent à la perfection. A Huahine, le Te Tiare Hotel est construit sur l’une des plus belles baies de l’île dans laquelle il se fond à merveille. Il règne une atmosphère de paix et d’infini. A Raiatea, l’hôtel Te Nape, sur la Cote Ouest, a la silhouette d’une demeure coloniale, et il se dégage une ambiance suave et paisible, un calme et un raffinement incomparables.
A Bora la reine des Iles, plusieurs établissements méritent le détour et on pourra pousser la curiosité notamment jusqu’au Top Dive, près de Vaitape, construction d’inspiration balinaise avec ses toitures à forte pente et édifié sur une toute petite parcelle de terrain.


Les bungalows, malgré le peu de place, sont isolés par des barrières végétales astucieuses qui préservent l’intimité de chacun. Il a été inspiré des travaux de Matisse, que l’on retrouvera déclinés jusqu’aux motifs brodés des tifaifais sur les lits, la vaisselle et nombre de détails qui font la qualité du lieu.
Outre la table, réputée, la Salle du restaurant est remarquable par le coté hiératique de la construction, véritable chapelle dédiée aux plaisirs de la Table, et la majesté de la charpente, réalisée en Kiho massif, une essence exotique importée d’Indonésie. Le Bora bora Pearl beach resort Hotel aurait pû naître d’un rêve Baudelairien, où tout n’est que luxe, calme et volupté. Face à la majesté du mont Otemanu, chaque type de bungalow a un cachet inédit et un cachet très particulier. Les « over water », autrement dit les bungalows sur pilotis, de facture traditionnelle, sont implantés sur le plus beau lagon du monde. De multiples détails dans l’architecture intérieure lui donnent une classe inégalée, comme les panneaux sculptés selon des légendes maohi, et mobiles qui séparent l’espace chambre de l’espace salle de bain. Les chevets sont munis d’écoutilles occultables, qui permettent d’avoir des visions subreptices et originales sur le lagon. Les « beach » et les « garden » ont également une touche particulière. Déclinés dans les mêmes gammes de détails, ils sont propres à transformer un week end en instant d’éternité. L’hôtel Kia Ora à Rangiroa, sur la plus belle plage de sable blanc d’Avatoru, est une vision de l’Eden. Il se dégage de ce site une impression de Bout du Monde, de calme et de paix.
Le Kia Ora Sauvage est encore plus loin ! 5 bungalows « kaina » mais luxueux qui vous transforment en Robinson, à l’autre bout du second plus grand lagon du monde. Quelques établissements moins somptueux mais tellement originaux retiendront l’attention comme le fare Nanao, à Tahiti à la presqu’île. Plusieurs fare ont été construits dans les arbres, Ils semblent avoir poussé spontanément, au hasard des bois flottés, des galets, du corail, des feuilles de cocotiers glanés dans la nature environnante,…on monte dans l’un des fare par un escalier naturel ménagé dans la courbe d’un aïto. Les fare continuent à évoluer à se transformer comme les arbres sur lesquels ils ont été édifiés.
Véritable symbole de l’architecture vernaculaire, cette pension est devenue l’emblème de la petite hôtellerie et est connue dans le monde entier ! De la même inspiration, l’hôtel Hana Iti à Huahine, fermé depsui trop longtemps fut soufflé par un cyclone. Cet hôtel avait été commandité par un riche américain, idéaliste et conçu par le même Maître d’œuvre que le précédent. Les fare étaient cachés dans les arbres, les salles de bains ouvertes et comme posées sur des decks. Une richesse des détails, et la qualité des matériaux en faisaient un des hôtels de luxe de Polynésie. Mais poussant son idéal et le concept de « Nature » à l’extrême, il aurait refusé de faire traiter les bois qui ne survécurent que peu de temps à l’assaut des termites, particulièrement vivaces sans une zone tropicale humide comme la Polynésie. On ne peut qu’espérer trouver un autre repreneur aussi passionné que le précédent propriétaire pour remonter un projet d’une telle originalité !
Ainsi, et la liste n’est pas close, l’on peut dans chaque île trouver une pépite, un joyau d’architecture d’inspiration vernaculaire, lové dans un site tujours plus idyllique et enchanteur.

jeudi 21 février 2008

O Tahiti ou la Nef des fous de Philippe DRAPERI

J'ai repris la lecture de cet ouvrage qui fut longtemps "tabou" à Tahiti, car "dérangeant". Les gens n'étaient semblet'il pas prêts de "se lire" entre les lignes du livre! Une véritable psychanalyse comparée des 4 composantes majeures de la Polynésie, les Maohis, en d'autres termes les "locaux", "natifs" des Iles, les Popa'a (les blancs venus de Métropole), les "Tinito", les Chinois qui sont totalement intégrés depuis plusieurs générations, et les demis qui représentent des métissages des 3 précédentes ethnies. Avec une précision clinique, l'Auteur décrit les rapports entre ces 4 communautés, rapports inconscients, non-dits, et autres aigreurs.
Il décortique les raisons profondes qui nous ont chacun poussés au départ vers la "Nouvelle Cythère"de Bougainville, fantasmes échafaudés pour fuir un quotidien parfois trop fade ou trop frileux sous les platanes de la Capitale, et les questions que l'on s'est tous posées une fois arrivés face à un néant existentiel seulement ponctué par le fracas des déferlantes, sur le Récif. Et de fait, pour ne point se désavouer, nous sommes tous quasiment obligés de perpétuer ce mythe de la Quête du Paradis terrestre longtemps cherché au bord du laogn, et rarement trouvé!
"Ils regardent la mer, Comme tu regardes un puits..."les paroles de Brel prennent une autre teinte quand on y a vécu, le temps est comme arrêté, c'est pourquoi on parle de "l'heure tahitienne"....."Et par manque de brise, Le temps s'immobilise". Draperi ajoute: "La temporalité vécue en Océanie nous pousse en douceur vers un néant d'éternité". Tous nos repères sont à reprendre, notre nouvelle existence exige un formatage complet de notre être le plus profond. La Famille est loin , les amis sont loin, les nouveaux amis, sont aussi loin finalement.
Nous sommes seuls face à nous même, "Le rire est dans le cœur, Le mot dans le regard, Le cœur est voyageur, L'avenir est au hasard" poursuit Brel. On se demande trop souvent pour quelles raisons on est parti si loin? On comprend mieux le "fiu", si familier et que l'on a appris des Polynésiens! On m'a souvent dit "tu viens à Tahiti, soit pour la vie soit pour 2-3 ans. Tu t'intègre, ou tu pars. La fusion opère ou n'opère pas.
C'est vrai que la lecture de "o Tahiti ou la Nef des fous" a quelque chose de réellement flippant, et de fascinant à la fois! il regarde à la loupe nos travers, nos errances et nos égarements.
On vit des choses extrêmes sur ces petits bouts de terre volcanique, les larmes alternent avec les rires, mais en fait c'est la Vie, dans toute sa splendeur, la Vie avec 24 heures de décalage, et qu'elle soit sous le Tropique du Cancer ou traversée par le Méridien de Greenwich c'est le Mystère de la Vie qui se re-produit là bas, en plus contrasté, en plus violent, tout en couleurs!
On est heureux de l'avoir vécue cette vie là, on se connait sans doute mieux après , une fois que l'on a regagné le plancher des vaches!!
"La Nef des Fous" est à l'origine un Tableau du Peintre Flamand Jérôme BOSCH, une Oeuvre satirique peinte vers 1500, (entre la Fin du Moyen Age et le Début de la Renaissance), c'est une critique de la Folie des Hommes, qui ont perdu leurs repères religieux et les valeurs liées aux pêchés.... en 1494, a quelques années près, S.BRANT, un auteur Flamand publie sa "Nef des fous", où il dépeint la Folie et la faiblesse des hommes.

mercredi 20 février 2008

Bambous et tatouage

On connait peu d'écrits Maohis autrement que les pétroglyphes de Tahiti ou des Marquises, qui ont traversé les siècles. Dilemne. comment faire passer les Traditions d'une génération à l'autre? le bouche à oreille bien sûr, mais pour le "tatau", le tatouage qui est né dans le Triangle Polynésien, comment transmettre cette science, cette maîtrise des signes, appris des ancêtres, d'autant que plusieurs vagues de missionnaires l'ont fait peu à peu disparaitre, tout comme la langue maohie, interdite.....jusqu'à un renouveau récent, une prise de conscience de cette Culture issue du fond des Ages? Des bambous étiaent alors gravés, véritables Tables de la Loi, sur lesquels étaient pyrogravés les motifs , par centaines et conservés par les Chefs. Un anthropologue Karl von den Steinen a, dans les années 20, répertorié ce Patrimoine unique, il a relevé patiemment des centaines de marques, pour les indexer dans un ouvrage qui fait toujours référence aujourd'hui, on peut trouver encore aujourd'hui "Die Marquesaner und ihre Kunst Volume I. Tatauierung , écrit en 1925. Von den Steinen est en grande partie responsable de la Sauvegarde des Arts des Marquises qui vivent depuis une trentaine d'année un "revival" éblouissant.
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Vous aimez les chiens???

On connaissait dans les civilisations primitives les calebasses qui servaient de récipients pour la cuisine ou le stockage des vivres. On connaissait aussi les casseroles, en acier inoxydable chères à la ménagère de moins de cinquante ans, mais si l’on vit à Tahiti il faudra s’habituer à la cuisson du ragoût de porc dans des bambous géants. Ainsi, près du Continent de Punaauia, l’on peut se faire haranguer par un costaud en débardeur et bermuda, tous les jours que Dieu fait, au stop à la sortie du parking. Il a garé son pick up chargé de lessiveuses qui servent habituellement aux poubelles. Mais lui conserve ses précieux bambous sous le couvercle noir, comme pour tromper l’ennemi. Ce qu’il vend, c’est un ragoût de porc, ou peut être de chien on ne le saura jamais… cuit à l’étouffée dans un grand bambou de 60cm de long et gros comme une bouteille de Coca…Il doit en vendre une cinquantaine par jour, c’est du moins ce que les gens affirment, à 1000 CFP la dose, faites le compte, il est plus riche que vous même avec votre salaire indexé!!! On avait une voisine Mauricienne qui un jour frappe à notre porte et se pointe avec un bambou. Elle nous propose de partager son ragoût qui fut fort délicieux. Elle avait tout simplement peur de s’intoxiquer toute seule et nous transforma en cobayes… Rassurée, elle finit le bambou jusqu’à la dernière goutte ! Elle avait peur en fait de manger du chien ! Et en fait c’en était peut être bien !!!
En outre, manger du chien n'est pas une incongruité dans les îles. culturellement je crois que c'est la communauté chinoise qui a importé avec elle cette drôle de coutume. Dis donc, Pei , tu aimes bien les chiens?? tu en reprendras bien un morceau, OK alors??? Et les chiens, ce n'est pas ce qui manque, on trouve des chiens errants un peu partout et jusque dans les tableaux de Gauguin, c'est dire. Mais rien ne saurait supposer que le Maître en fût amateur autrement que plastiquement!!

"Le monde est vraiment petit!".....



"Le monde est petit". Chacun de nous a déjà proclamé cette petite phrase au moins une fois dans sa vie, et ces quelques mots prennent tout leur sens à Tahiti. Le Monde est en effet tout petit, mais alors trop petit. Un jour de pluie, vous tombez nez à nez, ou plutôt caddie contre caddie dans la grande surface de Punnauia avec une amie d'enfance, plus revue depuis un quart de siècle, vous partagiez les mêmes bancs d'école, de la primaire jusqu'à la seconde. Elle a 2 enfants, son Mari est fonctionnaire (comme beaucoup de gens que l'on croise en Polynésie!!), rectificatif: il est "Haut Fonctionnaire"..."comme mon Père d'ailleurs" et le tien? blah blah..... et une Fille, oh elle a 3 ans.....le temps passe vite, et passent aussi tous les poncifs, on s'est tous pris quelques rides, le temps a eu le temps de faire des ravages, et le soleil des tropiques, m'en parle pas, a fait son oeuvre, ....c'est cloche merle. On vient ici, incognito, pour justement en finir avec les commérages de bureaux, on vient prendre un grand bol d'air, de l'air du Large, on se mêle à une population pas plus importante que celle du 15ème arrondissement de Paris, sauf qu'elle est distribuée sur quelques 128 bouts d'îles sur un Territoire aussi grand que l'Europe, imaginez çà, du Nord de la Norvège au Sud de la Sicile et vous tombez sur une "vieille copine" qu'on s'empressera aussitôt d'oublier, forcément, on n'a plus les mêmes valeurs, on ne rit plus des mêmes choses, tout çà quoi, c'est trop "fiu"!! Sans parler de vieilles connnaissances, les gens qui bossent avec vous, et qui vous ont aperçu à l'aéroport le week end dernier, vous alliez où? ou encore en train de faire du vélo à Moorea...."tiens on a vu ta Femme (ici ce n'est pas "ton Epouse", c'est "ta Femme", vieux relent de machisme local!!) dans un rayon de la parfumerie du centre Vaima, c'était hier, vers 11H30...vieux blanc dans la conversaion, même les paparazzis qui traquent les Pamela Anderson et autres Britney ne seront jamais aussi précis!! Le paparazzi est d'ailleurs devenu une institution locale, mais c'est un paparazzisme à l'envers. A chaque vol intercontinental à Faa'a, un journaliste de la gazette locale est là, à faire le pied de grue, car chaque vol apporte son lot de vedettes, de cinéma, de la littéature, du sport international.....et entre 2 stars, pour ne pas perdre la main, notre photographe shoote qui veut bien se faire shooter!!! la famille de profs au grand complet qui revient en Métropole, couronnée jusqu'aux oreilles, le chef de brigade qui rempile pour 2 ans, avec la Brigade en rang d'oignons, les copains qui sont venus faire tout simplement la fête, ou mieux la "brinnnngue", pour se retrouver dans la page "pipôle" de la gazettte! on y a tous eu droit un jour ou l'autre!! C''est assez spontané, quoi que.... et c'est rigolo, pensez donc, vous venez pour 15 jours fêter vos noces et vous vous retrouver entre une pub de punu puatoro et la dernière promo chez Continent! le conte de fées. Au début, le photographe de l'aéroport bossait seul, il s'est organisé peu à peu, a obtenu un bout de comptoir d'où il peut télécharger ses clichés via internet à sa rédaction......

Comme disait Andy Warhol "on a tous notre quart d'heure de célébrité"!

mardi 19 février 2008

Tropical Humide

"Y a plus d'saisons" C'est plus souvent les paysans de nos verts patûrages Bourguignons que l'on a l'habitude d'entendre déclarer en regardant, dubitatifs et soucieux, la météo avant les infos du soir.
Ici, à tahiti c'est pareil. Y'a pas d'saison. Il fait soit, chaud, soit très chaud, et humide! Donc c'est l'été toute l'année! Je devrais certainement pondérer mes propos certes un peu péremptoires. On peut en effet discerner une légère variation, le moment idéal est certainement eutour du mois de Juillet, 2 ou 3 degrés de moins peuvent être constatés sur les thermomètres, et on secoue les hygromètres pour se convaincre que le taux d'humidité est minimal. C'est sans doute pour cela que les fêtes du "Heiva" (fêtes de Juillet dans le texte) sont précisément en Juillet!!! puis la tendance s'inverse, le thermomètre reprend de la vigueur, dito pour l'hygromètre, les choses se gâtent pour arriver à des taux paroxysmiques autour de Noêl! C'est le Père Noël qui doit souffrir chaque année pour assurer ses tournées avec son manteau rouge doublé et col de de fourrure! Et Malheur à ceux qui ont oublié de ventiler leurs celliers, Les Westons en prennent un sale coup et on les retrouve rapidement avec un "finish" , genre les oranges oubliées au fond du bac, verdies à souhait...une bonne réserve de penicillium mais pas classe pour les diners de l'Ambassadeur!!! de toute façon on ira en "savates" (les tongs pour les connaisseurs -voir article plus bas) Le climat vous l'aurez compris, il "déchire" pour user d'un néologisme "djeuns" très tendance. On m'avait annoncé, "tu verras, au bout d'une saison ou deux, tu t'y feras à la chaleur" mais y'a pas d'saisons, et je m'y suis jamais fait. Catherine, littéralement et a plusieurs titres, ma "moitié" a autant souffert de la chaleur que son "double" même au bout de 2 ans!!! pourtant on aime tous les 2 les chaleurs des déserts, cette chaleur sèche de four à pain que l'on a vécue dans la "Death Valley" , la "Valley of Fire" près de Las vegas ou encore celle des Dunes de Merzougua au Sud d'Erfoud, aux portes du Sahara..... Mais on est au Milieu du Pacifique, on l'a voulu on l'a eu. Nous habitions à 10 minutes à pied de l'Agence ou je bossais alors à Punnauia.... 10 minutes..à pied , suffisaient pour que j'arrive en nage et à bout de souffle après la dernière traîtresse montée qui me menait au lotissement ou nous habitions (à peut-être 20m au dessus du niveau de la mer mais tout de même!!) comme quoi la vie peut être dure sous les tropiques, "elle se mérite" entendra t'on souvent comme pour nous rappeler la réalité du Fenua!!

Pas de costard sous les tropiques

"L'Etiquette" prend une tournure très spéciale en Polynésie. Les codes vestimentaires sont comme les Iles.... aux Antipodes de ce que l'on a connu jusqu'alors. Les costards, au placard. L'une des 1ères paroles que mon Boss d'alors m'a lancées à mon arrivée, "tu sais , la cravate et la veste, on les met généralement pour l'enterrement des copains!" Donc, direction les malles-cabines avec antimites! La Chemise Tahitienne est donc de rigueur, elle sera notre nouvel uniforme, avec manches courtes, en coton, avec des imprimés hauts en couleurs. Autour du Marché de Papeete, de nombreuses boutiques tenues souvent par des Chinois proposent des centaines de motifs, floraux, maohis, ethniques, tous plus sympas les uns que les autres! de quoi vous refaire une garde robe.
Il m'est arrivé de faire des rendez vous à la Présidence, en chemise à fleurs bermuda et baskets, sans autres cérémonies! Le tutoiement fait aussi partie du package! quasi obligatoire, sinon blasphématoire. On vous regardera d'un drôle d'oeil si d'aventure vous vous mettiez à vouvoyer les gens!! C'est vrai qu'avec notre réserve naturelle, cette nouvelle approche semble un peu brutale, quand on débarque mais à la longue on s'y fait et c'est en revenant en Métropole que l'effet inverse est encore plus difficile (chassez le naturel , il revient au bungalow......votre libraire parisien vous regardera interloqué en s'entendant demander "tu m'donnes les Nouvelles, peï !???")

Le Virage du Flamboyant, Faa'a

On pourrait l’appeler « l’arbre du départ ». Un Flamboyant géant qui étant ses longues branches rougies par des gerbes de fleurs écarlates, il est situé dans une boucle de la route de ceinture, en surplomb en bout de piste de l’aéroport de Faa’a, de nombreuses familles, après avoir couronné à l'aéroport les feti’i qui quittent le Territoire, ils se pressent autour du flamboyant pour saluer une dernière fois les gros porteurs qui lèvent le nez comme en guise d’au revoir.... Pendant les périodes de fêtes de Noêl, il se pare de mille feux, et se retrouve empanaché de guirlandes lumineuses. L’ambiance qui règne à chaque départ est toujours solennelle et nostalgique, chacun a le regard perdu dans les nuages au dessus de la piste, pas un mot, c'est une communion silencieuse avec l'être cher qui est collé à son hublot, là-bas dans le 747! (Quand reviendras tu?). C'est à chaque fois avec pincement au coeur que vous regardez s'élever comme au ralenti ces gros oiseaux qui partent avec votre famille, et quittent le tarmac brûlant après une course de près d'un kilomètre et demi. Aussitôt disparu à l'horizon, chacun reprend en silence qui sa voiture, qui son pickup , qui son scooter pour reprendre, le coeur lourd ses activités du jour.

Coqs et chiens


La Polynésie, le Bout du Monde. On imagine le silence absolu, seulement perturbé par le grondement lointain des déferlantes sur le récif. Mais en tendant l’oreille, on ne rêve pas, c’est bien un coq qui pousse son cocorico* (*en version "frani"). Le soleil est au zénith. Rien d’étonnant jusqu’à présent sinon, qu’un second coq prend le relai, puis un troisième. On raconte que le « téléphone tahitien » peut faire le tour de l’île en quelques heures, surfant de vallée en vallée. A toute heure du jour et de la nuit, il suffit qu’un 4X4 fasse grincer une vitesse pour réveiller un « Gallus Gallus » pour que bientôt toute la basse-cour soit en émoi. Les chiens prennent la suite. Un concert déconcertant !

On raconte que les 1ers coqs français importés au Fenua n'ont pas supporté le décalage horaire!!!!Aux Marquises, un cheval échappé d’un tableau de Gauguin peut se casser la voix et compléter le concert, de l’autre côté de la cloison du bungalow !! Un cochon noir peut aussi débouler à tout instant devant les roues du scooter de location!
La vie polynésienne est ainsi ponctuée par la gente animale. Des images pour le moins originales et cocasses à rapporter !

La Polynésie un pays sans facteur ou presque!


Difficile de s’orienter si l’on ne connaît pas le système d’adressage postal en Polynésie. En effet, les résidents ont, la plupart du temps 2 adresses, une adresse géographique qui indique coté mer ou coté montagne la localisation de la résidence et une adresse postale, précédée de BP, qui peut être diamétralement opposées ! Un GPs classique sera d'une utilité toute relative car les plaques de rues sont très rares...
Ainsi, on va chercher son courrier , car celui-ci ne viendra pas à vous!! et on va le chercher par exemple au Continent de Punnauia aux boites postales....... Difficile d'en obtenir une tout de suite, on est en liste d'attente à la Poste en arrivant, encore faut-il en faire la demande, et on l'obtient quand un résident s'en va et quitte le Territoire, il libère alors sa boite postale et vous la récupérez!! Le must est une boite postale "en ville" mais elles sont très courues .....il sans doute être coopté pour s'en voir allouer une, ou appartenir à une confrérie postale souterraine!! Le courrier peut faire une ou plusieurs fois le Tour de la Planète avant de vous arriver (on dit en général qu'on est ravitaillé par les corbeaux.....pourtant il n'y a pas de corbeaux à Tahiti), et passer 6 mois d'un avion à un autre, en passant par un fond de soute, entre 2 containers puis terminer dans un rayonnnage de la Poste restante....il peut aussi repartir car vous n'avez pas été le réclamer!! Par contre vous recevrez certainemenet des courriers adressés à "Haiti, Polynésie Française"....si, si, c'est du vécu!! Ainsi vous pouvez allègrement vous faire radier- à votre insu bien entendu et vous l'apprenez des mois après- de votre assurance en Métropole faute d'avoir répondu dans les délais, ou encore vous faire menacer d'être marqué en rouge à la Banque de France car vous avez émis un chèque qui dépassait de 100 FCP pour l'achat d'un collier en os de requin 2 ans plus tôt aux Tuamotu, car le chèque a passé des mois au fond du tiroir caisse avant d'être endossé par le commerçant qui devait être "fiu" ce jour là....on en badine pas avec les chèques postaux!!!

lundi 18 février 2008

Tabu ou Tapu.

Le Tapu est partout. Le Sacré est Tapu…donc le Sacré est partout. Aphorisme réducteur, certes, mais qui résume l’Etre profond. Tout ce qui est interdit. Plus fort dans les temps anciens, où toucher la tête des enata (les hommes) était tapu, manger du cochon ou même une femme montant dans une pirogue était tapu. L’interdit est toujours présent Si on trouvait un morceau de tapa blanc à un endroit, c’est que les Enata (les marquisiens) l’avaient décrété Tapu. Crainte et respect, ne jamais enfreindre, sous peine d’attraper le Rovi, une sorte de lèpre dont on mourrait plus que sûrement! Le tapu, fluctue, affecte toute chose, pour une durée précise, ou alors comme une Malédiction à jamais.
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Enterré dans le jardin.......




La Polynésie est sans doute l’un des seuls endroits du Territoire Français où l’on peut encore enterrer ses morts dans son jardin. Il existe peu de cimetières dans les îles et il n’est pas rare de voir un petit mausolée érigé à l’ombre du fare familial, très fleuri, protégé du soleil par une structure légère et éclairé la nuit, ce qui donne un paysage quelque peu surréaliste. Le culte des morts est très présent. Il suffit d’assister à la nuit de la Toussaint, au 1er Novembre. Les familles la passent réunies autour de leurs êtres chers, et piquent niquent sur les tombes, chantent, jouent de la musique au milieu de centaines de bougies allumées, l'ambiance est magique. Sans être morbide, pour autant, c’est un moment assez fascinant. Les tombes ont été non seulement fleuries mais le sable blanc des îles a été changé. Un réel moment de la vie polynésienne. Tout est blanc immaculé, à ce moment, jusqu’aux arbres, les frangipaniers, les Tiare qui ont perdu toutes leurs feuilles et seules subsistent des gerbes magnifiques de fleurs odorantes et la nature fait comme un hommage aux chers disparus.

dimanche 17 février 2008

Tahiti Pearl Regatta

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vendredi 15 février 2008

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jeudi 14 février 2008

Over the Rainbow

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Karl est l'ami Tahitien , Maître tatoueur et dessinateur qui a gravé sur mon épaule, la nuit qui précédait mon départ définitif de Tahiti, le tiki qui désormais m'accompagnera jusqu'au bout du voyage. C'est lui également lui qui m'a fait connaître le "Gentle Giant" de la Musique Hawaiienne, le "Gentil Géant" , Israel Kamakawiwo'Ole, ou "Iz" qui mourrut bien trop tôt en 1997. C'était le Chantre des Mers du Sud, et "Somewhere over the rainbow" tiré du Film "the Wizard of Oz" en est certainement l'air le plus connu. A la suite de Judy Garland , il a repris cet air, ou il s'accompagne d'un Ukulele. Et c'est toute la tendresse qui est rassemblée dans ses paroles qui sans doute sont prémonitoires quand on connait sa fin tragique. C'est en boucle que je passe cet air, qui me rappelle ces latitudes lointaines et chaleureuses qui me manquent comme elles manquent toujours à tous ceux qui les ont approchées, un jour ou un autre....

mardi 12 février 2008

Le saviez vous?

Tahiti, c'est pour tout le monde dans l'Hémisphère Sud, la plus connue des Iles de la Société, en Polynésie. Mais saviez vous que Tahiti, c'était aussi une petite bourgade du Queensland en Australie, ses coordonnées, 25°75' de latitude et 152.6667 de longitude. C'est aussi un bled de Western Cape, région de Vredendal en Afrique du Sud, que vous retrouverez sur Google Earth, 31°32'O44 SOuth et 18°15'0''East.....alors attention, précisez bien au Tour Operator Tahit Polynésie si vous ne voulez pas faire le Tour du Monde à votre insu!! J'oubliais, Tahitic avec un "c" , se trouve dans la région de Zacapoaxtla, près de Puebla au Mexique......à 19°56' et 0''North et 97°32' 0'' West....Alors ne bafouillez pas! Et si vous en connaissez d'autres n'hésitez pas à nous donner l'info....

dimanche 10 février 2008

KUN HI FAT SHOY: C'est le Nouvel An Chinois

Le mois de février est le début de l'année dans le calendrier chinois, et marque le début du printemps. Le calendrier romain et chinois ne coincident pas c'est pourquoi le Nouvel an n'est pas fêté à date fixe, il se fête entre le 21 janvier et le 20 février! Le Calendrier chinois est "luni-solaire" basé sur les phases de la lune, au nombre de 12 d'une durée de 28 jours chacune. Chaque année est placée sur le Signe d'un animal, on en compte 11: buffle, tigre, singe, serpent, rat, lièvre, dragon, cochon, coq, chèvre, cheval, sur un cycle perpétuel de 11 années. 2008 est l'année du Rat. C'est l'Observatoire de la Montagne Pourpre de Nankin qui détermine le début des festivités. Partout dans le Monde et particulièrement à Tahiti cet événement est marqué par de grandes fêtes, défilés, manifestations de la Diaspora Chinoise. Des enveloppes rouges contenant de l'argent sont distribuées, traditionnellement par les Ainés à leurs enfants et petits enfants, et sont sensées porter chance pour l'année à venir. Les enfants font éclater des pétards et feux de Bengale....la Coutume veut que l'on se couche le plus tard possible, un gage de longévité ( une expression signifie "monter la garde toute l'année!!!) Une fête particulièremnet chaleureuse à ne manquer pour rien au Monde dans les jardins du Temple Kanti de Papeete. Il a été inauguré voila 20 ans le 30 mai 1987 et iul est le plus grand Temple du Pacifique Sud.

Tinito Tahiti



samedi 9 février 2008

Les Bananes "FE'I" ou musa troglodytum

On trouve dans les îles une multitude de variétés de bananes, certaines ressemblant fort aux bananes "classiques" et bêtement jaunes que l’on connaît en Métropole (tout droit importées des Caraïbes ou d'Amérique du Sud), d’autres, très courtes et savoureuses, d’autres encore, dont la peau vire entre l’orange et le brun en passant par le grenat et le vert!!, destinées au Ma’a tahitien dans des plats salés, des "Fe'i"..... toute une panoplie de légumes-fruits selon la variété, que l’on trouve au marché. Les "fe'i" ont une originalité....elles poussent vers le haut la tête pointée vers le ciel!

Le Musée Gauguin à la Presqu'île à PK51.



PK51. Papeari. Le Musée Gauguin.
A une heure de route de Papeete sur la côte Ouest est situé le Musée Gauguin, sur, une plage de sable noir bordant le site face au lagon. Ce Musée est sans doute l'un des plus déconcertants que l’on peut imaginer. Même s’il présente quelques œuvres originales, 2 gravures sur bois authentiques, des couverts gravés en bois, un somptueux bronze, par là, l’essentiel du Musée présente un inventaire de reproductions et la localisation des originaux dans telle ou telle collection privée. Une reconstitution de la chambre du peintre a été mise en scène et l’on voit une maquette du fare qu’occupait Gauguin à Tahiti. Il a habité sur le site actuel de l’école 2+2=4 à Punaauia. Si l’on trouve peu d’originaux, on apprend par contre beaucoup de choses sur la biographie du Maître. La Muséographie date un peu et l’on aimerait trouver dans ce site enchanteur un hommage architectural à la mesure de la dimension de l’artiste qui a consacré une grande partie de son œuvre à la Polynésie. On découvre la « Maison du jouir », mais là encore, les bois sculptés seraient des reproductions. Les jardins compenseront la frustration d’avoir parcouru 50 kilomètres sans avoir pour autant épanché sa soif de culture. De magnifiques tikis débonnaires en basalte siègent entre les bâtiments. Ils ont été amenés sur le site en 1933 à Tahiti depuis les Australes et ont parcouru quelques musées avant dêtre installés définitivement au Musée en 1965. Une atmosphère de calme et de recueillement avec en fond le sourd déferlement des lames sur le récif perturbent à peine la quiétude de l’endroit. Idéal pour faire des croquis .

Le pays des fleurs

Les fleurs sont omniprésentes dès lors qu’on met un pied hors de l’avion. D’abord, les senteurs capiteuses de la fleur de Tiare ou des frangipaniers, la douceur sucrée et entêtante du monoï. Les couronnes avec lesquelles on vous accueille, les colliers de fleur, qu’on appelle des leis dans les Iles Hawaii. Puis arrivés à destination, de la plus modeste pension jusqu’au « resort hotel « de grand luxe, on trouve à chaque pas, et avec plaisir, une débauche de fleurs, disposées avec Art sur le tifaifai au dessus du lit, sur les oreillers et jusque dans la salle de bain autour des savons, encadrant la baignoire, ou posées simplement sur les serviettes de bain. Et chaque matin après avoir refait la chambre on retrouve les mêmes surprises. Les hibiscus trônent le plus souvent, mais parfois un bouton de tiare est disposé en guise de couverture à côté d’un chocolat. La classe, quoi !
On peut voir en ville et partout ailleurs en Polynésie, les vahine partant au travail ou pour le marché, cueillant en sortant de chez elles, une fleur d’hibiscus et la disposant délicatement dans ses cheveux ou sur l’oreille. Pour notre Fille qui avait 2 ans à peine quand nous vivions à tahiti, le Fenua, c'était le Pays des "doudous-fleurs".

vendredi 8 février 2008

Le Magasin Vanira de Raiatea



Voilà quelques années, dans la rue principale d’Uturoa, à Raiatea, nous avons rencontré un personnage hors du commun qui animait le magasin vanira, la petite boutique de vanille. C'est Jeanne, une petite grand Mère adorable, d’origine chinoise, avec un éternel sourire mélancolique et l’œil pétillant quand elle raconte l’histoire de sa vie. Son grand Père est arrivé en 1918 de Chine et a aussitôt commencé à « travailler » la vanille. Depuis, son Père a pris la même direction et sa fille des années plus tard. Depuis 3 générations, on cultive la passion pour cette drôle d’orchidée qui donne ce parfum inoubliable et envoûtant. Les hommes de l’île la jalousent même, car elle a raflé depuis des années tous les prix. Elle est la meilleure préparatrice de vanille du Pacifique Sud ! Ses diplômes, qu’elle montre avec bonheur, et qu’elle a obtenus partout dans le monde attestent de l’or qu’elle a dans les mains, des mains imprégnées de la sève de vanille. Sa maison est la même que celle qui a vu grandir son aïeul, une petite maison coloniale en bois. On dirait un dépôt de grain. Dans l’arrière boutique dorment des dizaines de caisses de vanille qui attendent de partir vers les grossistes qui la vendront à l’autre bout du Monde ! Jeanne nous explique que tout est bon dans la vanille. Une fois que l’on a fendu la gousse pour prendre avec une cuiller les petits grains noirs qui forment comme une pâte qui peut parfumer aussi bien un plat de mahi mahi qu’un gâteau à la noix de coco, on ne la jettera surtout pas. On peut la récupérer et la mettre dans le pot à café, la boîte à sucre ou encore la plonger dans la bouteille de rhum, de Tahiti évidemment ! On peut aussi la mettre au four, pas très chaud, et la laisser sécher, jusqu’à ce qu’elle devienne cassante. Le moulin à café la réduira en poudre qui pourra à nouveau servir à parfumer ses plats. De vraies recettes d’une "Grand Mère vanille" !!!
Et un souvenir éternel de cette rencontre magique.

Le Quizz du jour: D'où vient la vanille de Tahiti?



Non, la Vanille de Tahiti ne vient pas de Tahiti! Peu de gens savent que la gousse de vanille vient d'une fleur rare, l'orchidée qui est originaire du Mexique (vanilia fragrans). Elle vit à l’état sauvage en milieu forestier, en parasite sur d’autres espèces végétales. Introduite en 1848 par l’Amiral Hamelin, qui commence une production à grande échelle vers 1880. Dans les années 50, La Polynésie était le 2ème producteur mondial de vanille, après Madagascar.
Au Mexique, elle se reproduit grâce à un insecte, qui n’existe pas à Tahiti. La fécondation artificielle est indispensable. Pas la fécondation "in vitro" mais plutôt "à la mano":

Explication: on la « marie » (le terme est joli!!) manuellement, en retournant le pistil chargé de pollen vers le stigmate de la fleur, une poche, où aura lieu la fusion des gamètes, qui donnera naissance d’une gousse, sorte de haricot d’une quinzaine de centimètres.
La vanille est une plante aux racines aériennes, qui peut atteindre jusqu’à 50 mètres de long. Elle s’enroule autour de son support, arbre ou tuteur (en acacia ou en purau, l’arbre hibiscus) comme une liane. Elle pousse à l’abri du soleil, dans des zones humides comme le creux des vallées. Elle ne commence à produire qu’après 3 ans, et sa durée de vie peut atteindre une quarantaine d’années.
La récolte est fixée par les chef des districts. Elle arrive à maturation et prête à la cueillette une fois que la capsule, la gousse est jaune-vert.
8 mois après fécondation, l’étape suivante est le brunissage et le séchage qui dureront près de 3 à 4 semaines. Elle peut perdre jusqu’à 70% de son poids. C’est durant la phase de séchage qu’elle acquiert son arôme si particulier.

A Tahiti, on ne fait pas la fête, on fait la BRINGUE!!!!



La Polynésie ne serait pas ce qu’elle est sans la bringue! On fait la bringue à toute occasion, pour fêter l’arrivée d’un dernier « Tamari’i », un enfant, pour l’achat d’un 4X4 rutilant, pour l’arrivée de « fetii» rentrés de Métropole, où tout simplement pour célébrer le plaisir de vivre au « fenua » ! Généralement très arrosée, on rit beaucoup, on chante des mélodies douces, et tantôt gaies tantôt nostalgiques (suivant le volume de hianano ou de Rootui déjà ingurgité), au son des guitares et des ukuleles. Les grands tubes des années 60-70 font fureur à Tahiti, remixés par les groupes locaux au rythme de la valse tahitienne. Incontournable, Gabilou, chantre de la musique tahitienne. On mange énormément. Les plats traditionnels se succèdent, le poisson cru, les poissons du lagon grillés ou marinés (le fafaru, l'Expérience utime je reviendrai dessus, quoique!!), poulet au faf (taro haché), plusieurs variétés de poe (gelée d’amidon mélangée à plusieurs sortes de fruits comme les bananes, ou l’ananas…) Souvent même un veau grillé est au centre de la fête. Véritable cérémonial, la cuisson au dessus du brasero peut durer jusqu’à 5 heures, savamment arrosé avec de l’eau de mer ! Un délice.
On prendra soin de quitter ses hôtes avant la fin de la bringue, car, la « pia » coule à flot (la bière), et les meilleurs amis du monde peuvent parfois se transformer en frères ennemis. Mais le lendemain, tout sera oublié, et on sera prêt quoiqu’il arrive, à refaire la bringue ensemble à la prochaine occasion !!

Le Bison de Tahiti

Non, on ne trouve évidemment pas à Tahiti ce genre de bêtes qui peuplent les prairies américaines, et Buffalo Bill ne l'a jamais chassé ailleurs que dans les Plaines du Far West!!.
Le Bison de Tahiti c'est un tabac à rouler que l'on ne trouve guère plus que dans les îles et nulle part ailleurs sur le globe (d'après radio cocotiers), il est tellement fort (aux dires des amateurs) et âpre que seuls les vaillants maohis le fument encore aujourd'hui! On le trouve partout, dans la moindre boutique au fin fond des Archipels, ou chez le chinois en bas de l’hôtel! Hommes et femmes le roulent avec dextérité, il doit avoir un taux de goudron idéal pour refaire les routes pentues des lotissements du Fenua! A côté, le cowboy Marlboro passerait au rang d'amateur! C'est dit-on un tabac hollandais. sur le paquet bleu (?? autant que je me rappelle) on peut voir lasilhouette de l'imposant herbivore. Quelle est l'origine de l'appellation? mystère. Le fumet rappelle sans doute l'haleine de l'animal!! Toujours est-il que ce tabac qui passait pour pas cher, a subi plusieurs augmentations successives au passage du siècle pour plus que quintupler en 10 ans!

Caramba!!!! Quintana Roo, Mexico