lundi 31 mars 2008

Les coolies d’Atimaono et la communauté Chinoise d’aujourd’hui.

L’origine de l’installation de la communauté chinoise en Polynésie date de la fin du 19ème siècle, lors du développement de la canne à sucre sur le Fenua. Un certain W. Steward, ancien officier de l’armée anglaise, s’est installé à cette époque dans la commune de Papara. Il avait acquis des terres à l’emplacement de l’actuel golf d’Atimaono. Un challenge que de s’installer dans cette Terra « quasi » Incognita, loin de tout. Son projet, planter du coton, fort prisé et dont les cours ont augmenté de façon vertigineuse depuis la récente Guerre de Sécession aux Etat Unis. Ainsi naît la « Tahitian Cotton & coffee Plantation Company ». Tahiti compte peu d’habitants, la population indigène ne peut offrir que quelques milliers d’hommes . Ceux ci voient d’ailleurs d’un mauvais œil cette nouvelle vie si lointaine de la conception polynésienne de l’existence. L’importation de main d’œuvre étrangère est alors envisagée, et après quelques tentatives infructueuses, obtient la signature d’un décret, le 30 mars 1864, l’autorisant à « introduire à ses frais mille coolies chinois, pour être employés sur les Terres de la Compagnie ». 1865, est la date de la 1ère récolte de coton de Tahiti. Un Trois-mâts prussien a assuré la première « livraison » de coolies, avec 339 hommes à son bord. La traversée, harassante dure 83 jours. Plusieurs autres vagues demain d’œuvre se succèdent, la Compagnie prospèrera une douzaine d’années pour péricliter et faire finalement faillite en 1873. A la suite de l’installation s’un millier de ressortissants chinois, nombre d’entre eux sont restés et leurs descendants actuels forment la communauté chinoise d’aujourd’hui qui représente près de 10% de la totalité de la population des îles. Ils n’obtiennent la nationalité française qu’en 1964. Aujourd’hui, la Communauté chinoise est très représentée dans les secteurs du commerce et des affaires et prospère, totalement intégrée dans le tissu communautaire local. Intégration ne signifie pas pour autant abandon de ses racines, ainsi sont célébrés les grands moments du Bouddhisme, le Nouvel An chinois et leur cortège de festivités. L’Election de Miss Dragon est aussi un haut moment de la Vie Tahitienne ! Il suffit d’assister aussi aux Festivités du Nouvel An chinois au Temple Bouddhique de Mamao, se promener dans la kermesse donnée dans les jardins du Temple, assister aux défilés des associations…. Pour découvrir cette passionnante culture.

L'Art du Fengshui. Philosophie très "hype"

Le Fengshui a débarqué voilà quelques années en Polynésie.
Le Fengshui, ou l’Art du Placement dans la Tradition chinoise Millénaire. Philosophie qui met un lieu en harmonie non seulement dans la qualité de ses aménagements mais aussi dans la position des choses entre elles et leurs interactions mutuelles. On a recours au Fengshui, à Tahiti comme partout en Europe ou aux Etats Unis, où il fait rage depuis quelques années ! La communauté Chinoise, importante au Fenua, a largement contribué à son développement. L’instrument de prédilection du Fengshui est le Pa Kua, un plan octogonal sur lequel sont inscrits les symboles du »I Ching ». Chaque symbole implique un aspect de notre existence et de notre vie. Le Pa Kuaz est placé comme une boussole dans le lieu ou l’édifice à traiter afin de détecter les endroits qui font défaut, d’identifier les nœuds où les flux sont interrompus ou déviés. Le Fengshui met en évidence les interférences avec l’environnement, tant intérieur qu’extérieur, les directions, les couleurs, les formes des objets. Le Fengshui peut intervenir lors de la conception d’un nouvel édifice, mais il peut aussi infléchir les mauvaises influences de telle porte mal placée ou tel matériau utilisé dans un bâtiment existant. On appelle le Fenghui l’acupuncture environnementale.
Le feng shui est une science chinoise vieille de plusieurs milliers d’années qui, en harmonisant les énergies des lieux, influe sur les êtres qui les occupent et dynamise les différents secteurs de notre vie : amour, prospérité, spiritualité, connaissance de soi… L’harmonisation des flux , le Ch’i, est la principale préoccupation des Maîtres du Fengshui. Cet Art, cette Philosophie montre comment les aménagements réalisés peuvent influer sur la vie quotidienne, et comment on peut induire les flux bénéfiques de façon plus harmonieuse. On pourrait traduite Fengshui par »le Vent et l’Eau » ou l’harmonie entre la Nature et les êtres humains. Le Fengshui peut également être pragmatique et favoriser la réussite d’un projet. Des tracés régulateurs –de la même source que ceux qui présidaient à la construction des Cathédrales-sont alors esquissés pour positionner les éléments d’un magasin, des portes d’accès, des escaliers, des comptoirs avec la caisse –on est dès lors plus prosaïque, la philosophie est un peu oubliée au profit du commerce ! Une porte ou une fenêtre mal placées peuvent faire fuir l’argent. On raconte qu’un célèbre hôtelier des Iles sous le Vent avait, lors de la construction de son hôtel, fait poser des filets entre les pilotis de ses futurs bungalows « over water ». La pêche, un jour fut miraculeuse. Y voyant là un Trait du Destin, magnanime, il relâcha les milliers de poissons qui avaient été pris au piège, cet événement augurant de la réussite de son projet ! Des multinationales d’Asie ont également utilisé le Fengshui afin d’harmoniser leurs buildings au sein du monde des Affaires. On compte notamment les bureaux de Chase Asia, le wall Street Journal, la Morgan Bank, la Shangai Bank et bien d’autres. Ce qui montre comment cette Philosophie est prise au sérieux.

La Légende de Rua Hatou



L’hameçon d’un pêcheur fût pris un jour dans la chevelure du Dieu Neptune qui dormait au fond des mers. Dans sa colère celui ci fit périr tous les hommes sauf le pêcheur qui osa le réveiller et les siens. Il les envoya sur le Toa Marama et déchaîna les éléments pour perdre tous les autres hommes.


La formation des îles



La Polynésie est un ensemble d’îles volcaniques, ancrées à plus de 4.000m de profondeur comme l’Aaorai à 2241m. Des reliefs émergés impressionnants. On distingue deux types d’îles, les îles hautes et les atolls qui sont chacun à un stade d’évolution particulier, dans le lent processus d’érosion et d’effondrement des volcans sur eux-même. L’érosion éolienne est de loin la plus « violente » à l’échelle géologique. Elle modifie les cônes originels des volcans au fil des temps. Les îles hautes, les moins atteintes par l’érosion sont les plus jeunes comme dans la Société et les Marquises. Tahiti est âgé de d’environ 2 millions d’années et Maupiti la plus ancienne, 4 millions d’années. Peu à peu le volcan s’effondre sur lui-même, et l’eau envahit le cratère, le lagon prend de plus en plus de surface. La théorie de la tectonique des plaques aide à comprendre ce processus. Le plancher de l’ouest Pacifique se déplace vers le nord-ouest de quelques cm par an, les îles s’effondrent en suivant cette dérive, le phénomène d’enfouissement est compensé par la prolifération corallienne ; en périphérie de ce qui fut la bouche du volcan. A la base est un point chaud, point de sortie du magma qui perce le manteau océanique. Le point chaud est fixe alors que la plaque qu’il traverse se déplace vers le nord-ouest. La frange périphérique que constitue la limite pourrait être continue, si l’action de l’eau douce, qui descend des vallées n’empêchait pas le développement des coraux. Dans l’axe des torrents qui descendent des montagnes se créent ainsi les passes naturelles qui permettent d’une part la régulation des eaux lagonaires et d’autre part les transfert maritimes entre l’océan et le lagon. Les ports se sont logiquement édifiés à proximités des passes. Pour l’accès des bateaux à fort tonnage ou en temps de guerre pour permettre aux gros croiseurs d’entrer, on a parfois même dynamité certaines passes.

jeudi 27 mars 2008

Le Modèle Américain



Le culte du modèle américain, l’idolâtrie de « l’American Way of Life » n’a pas échappé à la Polynésie qui récupère tous les modèles du genre, via les médias classiques comme la Télévision et ses séries en chaînes, et les nouveaux comme l’Internet, portail global sur le Monde. Autant la Culture Ma’ohi est revendiquée, et vit depuis quelques décennies une Re-Naissance totale, autant, l’autre extrême rejoint-il le premier dans ses excès, et sous toutes les formes. On est encore loin de la « pensée unique » et de la « World Company » mais la «télé « véhicule des modèles pas toujours enviables. Le plus évident est sur la route ! On sera étonné par le parc automobile local, composé en forte proportion de véhicules 4X4 et autres pick up trucks rutilants importés des « States » ….Etonnant lorsqu’on réalise les taxes d’importations sur le Territoire, des véhicules étrangers ! On frémirait à voir le taux d’endettement de certains ménages. Le constat ne s’arrête pas là. L’alimentation n’échappe pas règle. Le breuvage d’un certain Dr Pemberton, est partout dans le monde le 1er logo identifié, que l’on soit dans les steppes de Mongolie, au fin fond du bush chez les Kikouyous d’Afrique du Sud ou les habitants de Papouasie Nouvelle Guinée. Et la Polynésie n’échappe pas à la règle. Le flambeau rouge vif de la marque flotte partout dans les îles, sur le moindre débit de boisson… Les habitudes alimentaires sont profondément marquées par les produits U.S. le taux d’obèsité un phénomène ne cessant de croître. La « malbouffe » clamée haut et fort et décriée lors d’un récent Sommet mondial a déferlé avec l’implantation de plusieurs fast food. Tous n’ont pas résisté et quitté le Territoire. La mode, de toute évidence suit le même processus, avec le Surf qui apporte de nouveaux codes vestimentaires. Le Beach & Surfwear est omniprésent, ce qui n’est d’ailleurs pas pour déplaire ! Heureusement, pour faire équilibre avec ce phénomène »venu d’ailleurs » la Culture traditionnelle reprend ses Droits et devient un nouvel Art de vivre, une nouvelle façon d’Etre Soi, et la popularité des fêtes du Heiva va dans le sens d’une reconnaissance de plus en plus évidente de sa « Ma’ohitude » ou « Ma’ohi-Attitude » si nous pouvons tenter ces néologismes !

Gauguin.......Grandeur, décadence et désillusion…


des ingrédients étranges pour une Œuvre majeure du XIXème siècle.
Gauguin était parti chercher les sources originelles de la civilisation polynésienne et ne les a pas trouvées. Fasciné par les Arts primitifs, l’exposition universelle de 1889 lui découvre les trésors de Java, des Indes et du Cambodge. Il cherche alors un emploi auprès de l’Administration coloniale et tente de persuader ses amis peintres de la suivre. Il doit alors partir pour Madagascar, mais c’est finalement à Tahiti qu’il part, inspiré par « le Mariage de Loti », où la description de cette île préservée et mystérieuse qui semble avoir conservé son cachet originel, le magnétise. Il part à bord d’un navire de la Compagnie Général Maritime le 1er Avril 1891.
Il est aussitôt déçu et désappointé devant ce qu’il découvre de Papeete, la petite Capitale du Pacifique. Ses pairs le dégoûtent, les Tahitiens le désenchantent, indigné qu’il est de les voir accoutrés de ridicules vêtements européens et de paréos bigarrés, loin de l’image des « bons sauvages » qu’il s’attendait à trouver en arrivant. Il veut vivre « à la manière polynésienne » et fuit Papeete, trop bruyante, insolente et cancanière -caractère qu’elle a peut être un peu gardé aujourd’hui…- et peuplée d’une intelligentsia trop suffisante pour ses profondes aspirations d’authenticité. Loin de l’étouffement de la ville, il s’installe à Mataiea. Il rencontre une très jeune fille dont il fera sa Femme. Teu’Ura lui inspirera le livre Noa Noa. Koke, c’est le nom que lui donne son entourage vivra là une existence plus paisible (les missionnaires non moins facétieux le surnommeront « Coquin » !) 2 ans suffisent à l’artiste pour rapporter en France 66 œuvres que lui ont inspiré Tahiti, des portraits, des paysages, des scènes de vie quotidienne, des femmes, des enfants, les « véritables sauvages » qu’il était parti chercher comme une quête du Graal, une interprétation idéalisée de sa vision idyllique du paradis sur terre. Mais l’exposition qu’il présente à Paris en 1993 chez Durand Ruel est un échec total. Sa palette très colorée fait hurler les bonnes gens, les critiques n’échappent pas à la règle et le fustigent, plus qu’il n’en faut pour qu’il ne se résigne à jamais atteindre la gloire et retourne en Océanie et part à jamais pour l’oubli éternel.
Sa mauvaise santé et les trop longs transports de la presqu’île à Papeete le font s’installer à Punaauia, sur le site de l’actuelle école « 2+2=4 », plus proche de l’hôpital et des facilités que procure en fait la « civilisation » tant décriée. Le cœur n’y est pas pourtant. Amoindri par la maladie, il a du mal à retrouver son inspiration première. Blessé en France lors d’une rixe avec des marins, blessure à la cheville aggravée par la syphilis, les soucis permanents d’argent rendant sa situation plus pénible encore. La naissance d’un petit Emile va le « rattacher à la vie » qu’il lui pèse tant à ce moment. En 1901, il part s’installer à Atuona, dans l’île de Hiva Oa. Il a été attiré par cet Art marquisien, primitif et pur. La sculpture, les corps tatoués, les bijoux de nacre d’écaille et d’os. Encore une fois, la désillusion, il ne retrouvera pas les artistes capables de créer les merveilles qu’il a vues à Tahiti. C’est là cependant qu’il réalisera sa fameuse « Maison du Jouir », qui hérissera les paroissiens et autres missionnaires. Il se remet à créer de façon effrénée, il retrouve espoir. Il vit sans plus de soucis d’argent. Mais bien vite son atteinte permanente aux bonnes mœurs lui vaut de nombreux démêlés avec les gendarmes et il épuise à nouveau tout son talent créatif à de vaines invectives contre les curés et l’Ordre établi !
Provocateur, il est vite aux prises avec la Justice qui le condamne bientôt et fort injustement à 3 mois de prison au fauteur de trouble et à une forte amende, il aurait outragé un agent de police…On le retrouvera peu de temps après le verdict, mort sur son lit, une fiole de Morphine vide sur sa table de chevet. Cruel destin et piètre fin pour l’un des plus grands génies de la peinture qui repose désormais dans un petit cimetière des Marquises.

mercredi 26 mars 2008

Attention, Tropicalisation humide



mardi 25 mars 2008

Quelques dates clé en Polynésie

-800 à -300 Arrivée des Polynésiens aux Marquises et sur les îles de la Société.
1521 Magellan découvre Pukapuka aux Tuamotu
1595 Mendaña aborde les Marquises
1606 Quirós atteint les Tuamotu
1722 Le Hollandais Roggeveen aperçoit Bora Bora1767 L’Anglais Samuel Wallis arrive à Tahiti
1768 Le Français Bougainville Visite Tahiti qu’il rebaptise la Nouvelle Cythère
1769 Cook passe 3 mois dans la Baie de Matavai pour observer Vénus
1774 Un prêtre catholique espagnol passe 1 an à Tahiti
1777 Dernière des 4 visites de Cook à Tahiti1788 Blight arrive à Tahiti. Mutinerie de la bounty.
1797 1ers missionnaires protestants1803 fuite de Pomare II à Moorea
1812 Conversion des sujets de Pomare aux protestantisme
1815 Pomare II reconquiert Tahiti1818 fondation de la ville de Papeete par le Rev. Crook
1827 Début des 50 ans de règne de la Reine Pomare IV
1834 Missionnaires catholiques français à Mangareva.
1836 Prêtres catholiques français chassés de Tahiti
1842 Protectorat français à Tahiti et aux marquises
1842 Hermann Melville à Tahiti
1844 Missionnaires Mormons à Tubuaï, aux australes
1844-1847 Guerre d’indépendance de Tahiti.
1847 La Reine Pomare accepte le Protectorat français.
1852 Départ des Missionnaires anglais de Tahiti
1865-1866 Arrivée d’un millier de travailleurs chinois de Canton à Tahiti envoyés par l’anglais Stewart pour l’exploitation du coton à Atimaono.
1877 Mort de la reine Pomare IV
1880 Le Protectorat français se transforme en Etablissement Français d’Océanie. 2ème vague d’immigration chinoise.
1884 Incendie et Destruction de Papeete
1888 Robert Louis Stevenson à Tahiti
1889 protectorat déclaré aux Australes
1890 Départ des missionnaires Anglais de Leeward Islands
1891 Paul Gauguin arrive à Tahiti
1900 annexion des Australes par le France
1903 Mort de Paul Gauguin à Hiva Oa, aux Marquises
1908 Début de l’exploitation des phosphates à Makatea
1914 Des croiseurs allemands bombardent Papeete.
1917 W. Somerset Maugham arrive à Tahiti pour écrire un livre sur Gauguin
1918 Epidémie de grippe espagnole et mort de 20% de la population
1942 Etablissement d’une base militaire à bora.
1945 Les Tahitiens deviennent des citoyens français.
1946 Tahiti devient un Territoire d’Outremer.
1946 Création de l’Assemblée Territoriale.
1957 La Loi Cadre promulgue la Polynésie Française.
1958 Arrestation de Pouvanaa a Oopa . Abandon de l’impôt sur le revenu suite aux émeutes.
1961 Création de l’aéroport de Faa’a.
1962 Arrêt des essais nucléaires en Algérie.
1963 Début des essais nucléaires du Pacifique.
1964 Citoyenneté française pour les Chinois.
1966 Fermeture des mines de phosphates à Makatea
1966 1ers essais atmosphériques aux Tuamotu, le 2 juillet.
1974 Début des essais atomiques souterrains.
1977 Début de l’Autonomie Interne de Tahiti. Gestion autonome du Territoire.
1980 Le Tahitien devient langue officielle.
1984 Evolution du concept d’Autonomie interne., le 6 septembre.
1987 Création de l’Université du Pacifique à Outumaoro, Tahiti.
1991 193.200 habitants en Polynésie.1992 suspension des essais atomiques par François Mitterrand.
1994 signature du contrat de Développement de la Polyénsie
1995 Redémarrage des essais atomiques par Jacques Chirac.
1996 Fin des essais atomiques dans le Pacifique et démantèlement des sites.
1998 Introduction de la TVA à Tahiti.

Ces bois dont on fait les "tiki" ou "ti'i"




Le tiki représente les Ancêtres des Temps anciens. Il est omniprésent dans la culture Maohi. Il est le fondement de l’Art Marquisien. On le retrouve dans toutes les expressions de la sculpture, du tatouage, dans les bijoux en os ou en métal précieux. Mi homme, mi Dieu, le tiki est dépositaire du Mana, il est l’esprit, la source divine. Travaillé dans le bois de fer ou le bois de rose, il est aussi créature de basalte, à des échelles monumentales, ou en os humain, et peut devenir parement d’oreille, et ne mesurer que quelques centimètres lorsqu’il est taillé dans un tibias humain. Le tiki a des proportions particulières, son corps peut être divisé en 3 parties égales, la tête, le corps et les jambes. La tête, énorme est pourvue d’yeux circulaires ou en amande terminés par des oreilles formées de 2 volutes opposées. La bouche, distendue montre parfois la langue ou encore des dents.
Cette grimace provocante est un défi à l’ennemi, à l’adversité, aux maléfices. Ce rictus rappelle le Haka, la danse Maori, impressionnante, où les danseurs tirent la langue et ont cette même expression guerrière. La tête du tiki est posée directement sur le tronc, un corps souvent râblé, sur lequel viennent se rabattre presque systématiquement deux petits bras presque atrophiés. Le pito, le nombril, est protubérant. Le Tiki est campé sur deux jambes fléchies, courtes et puissantes. Les pieds sont à peine esquissés. Parfois, les sculpteurs marquisiens gravent sur tout le corps des motifs géométriques qui rappellent le tatouage. De l’ensemble émane une puissance volontaire, une détermination qui rassure et effraye en même temps. Certains tiki sont imprégnés d’énergie par les tahua, les sorciers guérisseurs. D’autres, anciens, sont comme en léthargie, ils sont inactifs, et comme morts, mais peuvent être réactivés lors de cérémonies rituelles. De manière générale, lorsqu’on les trouve sur le maraes, le respect impose qu’on ne les touche ni ne les déplace, et la sagesse interdit de les manipuler ou de les « offenser ». ils sont tabou.
Pas tous, puisque tous les curios en vendent au public, en bois sculpté ou en pierre. Le Heiva des artisans, en juillet présente les plus belles sculptures en provenance des Marquises, lors du Heiva à Tahiti, Espace Aorai Tini Hau , non loin de l’Hôpital Jean Prince, côte Est, à Papeete.

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Prénoms Polynésiens, décryptage



On connaît quelques prénoms tahitiens, illustres, Moana, Teva, Manureva, Mareva, Maeva….On connaît moins leur signification , leur traduction littérale…
Hina, masc. Arrière petit fils des Dieux enveloppés de plumes.
Heimata, mixte, La couronne d’yeux des requins du Roi.
Ina, fém. vase rempli d’huile parfumée
Mana, masc. Autorité voyageant la nuit
Maire, fém, fougère tressée par le Poètes
Mareva, fém. Femme passant promptement en tournant le dos
Manu, masc. oiseau chantant errant la nuit
Moana, masc. l’Océan, Bleu
Maruata, masc. ombre nuageuse du ciel ouvert
Nana, fém. yeux royaux regardant le ciel rouge
Nato, masc. les 2 Chefs de l’Armée des guerriers
Ro’onui, masc. Statue de requin renommée du Dieu Tane
Reva, mixte, le Pavillon rouge de la Flotte
Teina, masc. cadet remplaçant le Roi.
Tehai, mixte. Couronne royale de plumes blanches
Teata, mixte, nuage rouge du ciel
Temanava, mixte, la Conscience des Chefs
Temana, masc. la grande autorité des jeux
Tino, masc. le beau corps Royal
Teva, masc. l’averse
Tita, mixte, Fruit produit par le soleil
Vaea, mixte, Roi qui a partagé le Grand Océan
Vaite, l’âme pure de l’enfant divin
Vainui, fém. grande eau caressée par le Soleil
Vanina, fém. pluie chassant une pensée triste

La légende du cocotier.


ina était une belle Princesse, fille du Soleil et de la Lune. Elle irradiait littéralement par sa beauté. Elle devait se marier au Roi du Lac Vaihiria qui n’était autre qu’une anguille. Hina voulut s’enfuir et fut protégée par Maui. Ils virent l’anguille, du haut des falaises de Vairio, qui venait chercher sa Promise. Le Grand Maui la pêcha alors en annonçant : "De mon fief, aucun Roi ne peut s'échapper, il deviendra nourriture pour mes Dieux. " Il décapita l’anguille, l’enveloppa dans un morceau d’étoffe de tapa et la donna à Hina. Elle ne devait la poser à terre qu’une fois chez elle et oublia la recommandation. La tête sortit du tapa, et disparut dans le trou. Une plante jamais vue auparavant émergea alors, ressemblant à une anguille, la tête dressée vers le Soleil.
Après une longue sécheresse, seul ce nouvel arbre étrange résista. Les hommes découvrirent les fruits qu’il portait. Ces fruits portaient 3 petits trous sur le dessus : qui n’étaient autres que les yeux et la bouche du Roi de Vaihiria.

Le cocotier, ou ha’ari.




Le cocotier est « l’arbre providence » pour les habitants des îles. Toutes les parties de l’arbre et du fruit sont utilisées dans les diverses tâches domestiques et le quotidien des Polynésiens. On en boit l’eau à même la noix quand elle est jeune. Râpée et passée, l’amande donne un lait délicieux. Séchée, on en extrait de l’huile, appelée l’huile de coprah. Cette huile est utilisée en cosmétologie, le monoï étant son utilisation la plus connue mondialement. On fabrique également des savons, des shampoings à base de noix de coco. Un cocotier peut produire pendant 50 à 60 ans. Une cocoteraie peut faire 4 tonnes de coprah à l’hectare.
Le cœur se mange en salade. Les racines et l’écorce entrent dans la composition des médecines traditionnelles. La bourre qui enveloppe les noix est utilisée pour confectionner des tresses très solides et surtout imputrescibles , le nape. Ces ligatures étaient aux temps anciens utilisées pour liaisonner les lames de bois qui constituaient les coques des grandes pirogues. On peut voir encore aujourd’hui au Musée de Tahiti et des îles, d’étonnants exemples de pirogues anciennes, réalisées comme des « patchworks » de bois que l’on imagine mal flotter…et qui pourtant ont traversé les Océans, à la Découverte de nouveaux horizons. Le nape pouvait servir également à l’assemblage des voiles des pirogues à voile. Les palmes tressées servent à la fabrication du niau, des nattes, des éléments de couverture des constructions traditionnelles. Le tronc du cocotier, sur les 3à 4 premiers mètres à la base, est exploité en ébénisterie, et en structure. Les reste du tronc est constitué de fibres trop tendres impropres à la construction. Le bois du cocotier de Polynésie est prisé en architecture Intérieure, car il se différencie des autres variétés de cocotiers de la zone Pacifique par sa dominante rouge très chaleureuse dans les aménagements intérieurs. L’artisanat puise aussi son inspiration à l’infini dans la création de chapeaux, de sacs, de paniers, et une multitude d’objets usuels.

Le TOM qui deviendra POM un jour.




Qu’est ce qu’un TOM ?
Un TOM est un Territoire d’Outre-Mer Français du Pacifique. La Polynésie en est un depuis 1946, conformément aux promesses faites par le Général de Gaule lors de la conférence de Brazzaville, et se dote la même année d’une Assemblée Territoriale. Mais déjà, les relations entre la Métropole et la Polynésie sont scellées en 1843, lors d’un traité signé entre Louis Philippe et la Reine Pomaré IV, qui place les « Etablissements Français de l’Océanie » sous Protectorat. Elle est dotée d’un statut très particulier d’Autonomie Interne –fêtée le 29 juin- au sein même de la République. Dès lors, ce n’est plus le Gouverneur, devenu entre temps Haut Commissaire, mais le Président du Gouvernement de Polynésie qui est en charge du pouvoir exécutif. Pouvoir bicéphale s’il en est puisque 2 entités, se partagent des secteurs d’intervention bien délimités. Le Haut Commissaire, représente l’Etat Français. Responsable des affaires Etrangères, de la Défense Nationale, il a également en charge, la Justice, le contrôle de l’immigration, la Monnaie, le crédit et veille à l’application du Droit. Il assure l’Ordre public, la sécurité civile et l’enseignement supérieur. En liaison avec les partenaires locaux, il participe au développement économique social et culturel du Territoire. Le Territoire est représenté au Parlement par 2 députés, un Sénateur, et un Conseiller Economique et Social. Le gouvernement de la Polynésie française est l’organe exécutif du territoire. L’Assemblée de la Polynésie française est élue au suffrage universel direct et composée de 41 membres. Le conseil économique social et culturel est l’organe consultatif. Les TOM ont généralement des spécificités législatives. Les systèmes fiscaux, sociaux sont particuliers à chaque TOM. Le système douanier est également différent, les TOM ne sont pas membres de l’Union Européenne. Le droit du travail, y est de même de la compétence des Institutions Territoriales.
Les services publics sont Administrations indépendantes des Institutions métropolitaines. L’OPT est l’Office des Postes et des Télécommunications, l’EDT, l’Electricité de Tahiti. LA CPS, la Caisse de Prévoyance Sociale , totalement séparée des régimes métropolitains de sécurité sociale. En 1998, le Président Gaston Flosse a demandé au Gouvernement Français l’élaboration d’une loi constitutionnelle permettant de faire évoluer le statut de ce TOM en Pays d’Outremer, en POM. Il a alors obtenu le soutien du Président Jacques Chirac. Cette demande Devrait aboutir lors du vote par le Congrès de la République du titre XIV de la Constitution consacré à la Polynésie française. Le POM pourra alors négocier directement, sans plus passer par Paris, toutes conventions internationales avec les Pays tiers dans tous domaines relevant de sa compétence. Devenant Etat à part entière, il pourra alors bénéficier de représentations diplomatiques dans tous les Etats, et être également présent au sein d’organisations internationales, comme l’UNESCO, ou l’ONU. L'Etat Français conservera cependant ses prérogatives et s es compétences régaliennes comme que la Justice, la Défense, l'Ordre Public, la responsabilité internationale et la monnaie… La citoyenneté sera alors instaurée.



Le Drapeau du Fenua



Le drapeau actuel a été adopté en 1984 par le Territoire. Il est constitué de 3 bandes horizontales, 2 bandes rouges extérieures encadrant un fond central blanc. Au centre du drapeau, une pirogue à balancier traditionnelle, vue de face, une voile rouge gonflée la poussant en avant. A l’origine une anecdote raconte que la voile était gonflée vers la gauche, mais désormais, le vent souffle de droite !…Des rayons concentriques de part et d’autre de la voile figurent 5 rayons de soleil qui figurent les 5 archipels du Territoire. La Pirogue vogue sur 5 vagues. A son bord apparaissent 5 silhouettes humaines, toujours la même symbolique de la symbiose entre les 5 Archipels oeuvrant dans la même direction. La pirogue, véritable moteur de la nation, symbolise l’attachement du Fenua à une Tradition très forte, et à sa Foi et son engagement dans l’avenir. Elle est l’image de la conquête permanente.

Uru, ou le Fruit de l'Arbre à Pain

Le uru , fruit de l'arbre à pain est une autre curiosité naturelle et culinaire!
Avant des se révolter , les marins de la Bounty venaient le chercher dans les iles pour essayer de le replanter dans les autres colonies. le Uru peut peser plusieurs kilos, il ressemble à un ballon vert un peu déformé, avec des sortes d'écailles...On peut le manger à l'étouffée, cuit dans la braise avec sa "bogue". On conseille de faire au préalable une croix aux 2 extremités, et de l'enfouir dans la braise et au bout de 3/4 d'heure il est totalement noir, c'est normal!
On le laisse refroidir, puis on l'épluche et on le coupe en tranches. Il a un goût entre la patate douce et le marron! un vrai délice en accompagnement d'un plat de poisson ou mieux avec du punu puatoro!!!
L’origine légendaire de l’Arbre à Pain.
A une époque, Raiatea vécut une disette sans précédent. Un couple de l’île, Ru ta’ata, et sa Femme, Ru Mau Ari’i pleurait sur son sort et celui de ses 4 enfants, 3 garçons et une fille. Ils n’avaient plus rien à leur offrir. Ils décidèrent alors de les mener en montagne dans une grotte, afin d’y manger des fougères. L’homme dit alors à sa Femme : "O, Rumauari'i, lorsque tu t'éveilleras demain matin, va dehors et tu verras mes mains qui seront des feuilles, regarde dehors et mes bras qui seront un tronc et des branches, et mon crâne qui sera un fruit rond." L’Epoux partit, sans que sa femme ne comprenne ses paroles. Au lever, elle vit à l’entrée de la caverne, un arbre superbe. Son Mari s’était transformé en arbre à pain pour nourrir les siens. La Vallée où se produisit ce miracle, s’appelle Tua’uru la Place de l’Arbre à pain, et c’est ainsi que cet arbre devint la base de l’alimentation polynésienne pour les siècles à venir jusqu’à ce jour.

Time 4 lunch? Wanna rori?...

le "RORI" ou concombre de mer .
Le rori est une Holothurie, un mollusque qui vit ou plutôt qui végète au bord du lagon, dans peu d'eau.... il ressemble à une sorte de concombre, certains l'appellent aussi "la bêche de mer".
Inoffensif, si jamais l'on marche dessus , la première réaction est à l'évidence de se dire "c'est vraiment dégueulasse", pauvre bête, pour se protéger, elle éjecte de longs filaments gluants, qui ne repousseront pourtant pas les gourmets asiatiques, puisque le rori fait partie des mets appréciés de la Communauté chinoise de Polynésie et du Pacifique! Il existe même des fumeries non pas d'opium mais de bêches de mer aux Tuamotu, à Fakarava en l'occurence! Il faut le faire bouillir de longues heures, avant de pouvoir en apprécier la chair blanchâtre, mais bon, faut oser!! à vos fourneaux!! au dessert pourquoi pas ...l'holothurie "ananas"!!! On peut en tout cas les préparer, au choix braisées, ou mijotées avec des champignons pour la soupe après avoir les avoir sautées à la poele. Une expérience culinaire.

lundi 24 mars 2008


dimanche 23 mars 2008

Bonnes fêtes de Pâques


Petit clin d'oeil à nos partenaires des différents Groupes de Construction avec lesquels nous collaborons, parmi lesquels Eiffage Construction, EC Val de Seine, EC Clichy, EC Paris Patrimoine, OCAPIM, ECGD, Groupe Vinci, Sicra, Laine Delau.......

samedi 22 mars 2008

Maohi & Tiki


Maohi tatau


Bora Bora


vendredi 21 mars 2008

Correspondances


Fasten your seat belt, we 're about to take off shortly


jeudi 20 mars 2008

Insolite


"y'a un truck" (prononcer "trreuk" en roulant le "r"

Le truck est le moyen de transport en commun le plus pittoresque de Tahiti, à faire absolument au moins une fois ! La couleur du truck donne sa destination. Le trajet est peint à la main sur les flancs ou à l’arrière, un peu comme le menu du jour dans les brasseries! sauf que le trajet est lui a priori fixe!!. Les prix sont forfaitaires et sont indiqués sur la paroi dans le dos du chauffeur. On peut repérer 4 gares de trucks, dans Papeete, chacune avec une couleur qui indique les zones de desserte. L’arrêt central (rouge) du marché, rue du Général de Gaule non loin de la Banque de Tahiti, dessert la cote Ouest. L’arrêt central (bleu) sur le Front de Mer est situé près du fare Manihini, l’Office du Tourisme, dessert la cote Est. Tour de l’île avec plusieurs trucks seulement. Transports de nuits pour les grands hôtels. Par contre sur le chemin, pas d'arrêt officiel, il suffit de tirer sur le câble qui court le long du fuselage ou de hurler plus fort que la musique du chauffeur!! Pas d'itinéraire balisé, pas de plan non plus à disposition ("tu rigoles Brad, peï???"") même si l'on pense que le Tour de l'île est comme son nom l'indique une route en forme de boucle, qui part du point A pour arriver forcément au point A...erreur!.....le chauffeur pourra faire un détour, sans préavis, sans même un mot d'explication, c'est comme çà, pour prendre un quartier de veau congelé qu'il installera près de lui (à la place du mort) si c'est libre, ou charger un jeu de roues neuves.... qu'il chargera à l'arrière, vous aurez donc intéret de vous pousser!! Mais Rassurez vous , vous ne payerez pas de supplément pour la balade imprévue!! On est assis face a face, adossés aux facades intérieures du véhicule, sur des bancs le plus souvent en bois brut, plus rarement agrémentés d'une maigre galette de moleskine fait maison.... Le matin, une douce odeur de monoï baigne l'habitacle, les vahine montent avec un bouton de tiare sur l'oreille, les écoliers se bousculent avec leur gros sac à dos bourré de cahiers comme tous les enfants du monde, l'équipée est franchement sympathique pour peu qu'un passager sorte son ukulele ou pousse la chansonnette, le voyage sera inoubliable. Souvent, on paye en sortant, si ma mémoire est bonne, à la Femme du chauffeur assise près de lui!! J'ai omis de parler de ses suspensions, mais peut-être n'y en a t'il pas, en tout cas les nids de poule on les sent bien, mais qu'importe la bouteille pourvu qu'on ait l'ivresse...

PK7. La foire agricole de Utumaoro près de Punnauia



Le Heiva agricole est devenu très populaire. Les Archipels sont à chaque fois réunis sur le site d’Utumaoro, près de l’hôtel Sofitel Maeva Beach et viennent plus nombreux chaque année les merveilles naturelles du Fenua. Des expositions de fruits de légumes de fleurs et tubercules des concours, des expositions et pour le ravissement des petits comme des grands, des présentations d’animaux, chevaux, chèvres, cochons, lapins, et autres poussins, des vaches laitières Holstein que l’on a plus l’habitude de voir dans nos verts pâturages tempérés… des promenades en poneys sont proposées, des tours de manèges également. Les amateurs de fleurs tropicales seront ravis, des variétés étonnantes d’hibiscus multicolores, au pistil rouge incarnat et aux corolles qui passent du rose thyrien à l’orange. Certaines espèces pourraient sortir du laboratoire d'un savant ofu tellement elles ont des couleurs et des motifs invraisemblables, issus de croisements impossible!!! Les épines du Christ, ou encore les euphorbes, mélanges de jaune et de rose, les orchidées magnétisent et les cascades bouillonnantes de bougainvilliers font des envieux. Une après midi de foire, inattendue sous les Tropiques, à faire obligatoirement avec l’appareil photo et un bon zoom. Les palmarès des années passées couronnent les cultivateurs qui ont élevé les plus gros fruits qui plus est, garantis sans O.G.M!!! comme l’ananas de 7,5kg, l'orange de 2,6kg, la papaye de 11,3kg….de quoi faire un sacré punch avec le rhum de Tahiti !!! Pour le potiron de 39kg, le concombre de 6,5kg la patate de 9,8kg ou la carotte de 2,2kg, il fallait prévoir un sac à provision en conséquence !!! Et les chiffres sont garantis sur facture!!!

Le tiki bicéphale du Port de Papeete


Papeete. Le Quai Des Bonitiers.




Face au Rétro, qui est un peu le Sénequier du Port de Papeete, situé au bout du Port de Plaisance plusieurs poti marara et autres bonitiers sont amarrés. Les pêcheurs jouent à la pétanque sous les magnifiques Tiare Tahitensis, et sous le regard impassible du Tiki bicéphale, qui porte entre les deux têtes une branche basse de l’un des arbres fleuris! Ils marquent des points, une hinano à la main, certains grattent un yukulele et les autres se racontent la pêche de la nuit passée et sans doute s'inventent des pêches miraculeuses, ou préparent les glacières et les cannes en bambou. D’autres enfin, dorment du sommeil du juste, les bras en croix à l’arrière de leur embarcation, afflés sur les cordages et les filets. Etonnant contraste avec le quai voisin qui voit régulièrement débarquer des équipages néo-zélandais ou américains, tirés à quatre épingles, dans leur uniforme blanc étincelant !

Papeete. Le Quai d’Honneur ou quai des Paquebots


Le quai d’Honneur a été inauguré à l’aube du Nouveau Millénaire. L’accueil des croisiéristes, construit dans l’axe de la rue Gauguin qui longe le Marché de Papeete est la pierre d’angle d’un grand projet de réaménagement du Port de Papeete, qui vise à recevoir en plein cœur de la ville, plusieurs paquebots simultanément. Construit au centre d’une grande composition urbanistique, le projet consiste en une suite de corolles en toiles tendues formant une grande Allée couverte depuis la Ville jusqu’au pied des paquebots. Ces structures tendues sont assez originales, et reprennent par delà l’interprétation architecturale contemporaine, des thèmes ancestraux. Les piètements de chaque corolle rappellent la forme organique , imagée bien sûr, des cocotiers. Renflé à la base, des faisceaux de bois exotiques gainent un fût oblong qui soutient la structure métallique qui supporte de grandes voiles qui appellent les alizés (s'ils soufflaient jusque là bien sûr...).
L’Office du Tourisme est bâti côté Boulevard Pomare à une extrémité de la galerie couverte. Au sol, des bois exotiques de la zone Pacifique forment un magnifique deck qui reprend le thème marin. Un bel espace, surtout lorsque l’un des Géants des Mers, qui croisent dans les lagons de Polynésie aborde le Quai.
A ce moment, fait extraordinaire, le mur d’acier et de verre du paquebot redonne une échelle inédite au quai. Il prolonge en quelque sorte la Ville, formant un « front bâti » au Port. Et le quai prend vie, soudain. Alors qu’il manquait d’attrait, ce Port avant que n’arrive le Gauguin , l’un des Renaissance ou encore un navire battant pavillon chinois ou Néo-Zélandais, la Vie reprend. Parfois même un gigantesque cuirassé chinois surmonté de 5 paraboles géantes qui scrutent et auscultent le ciel, aborde le Port du Papeete. Le quai change de physionomie, d'habitude si calme, une effervecsence de jour de fête l'anime jusqu'au bout de la nuit, peuplé des rires des matelots, des flonflons des roulottes situées non loin de là...;
La promenade le long qu Quai des Bonitiers, et du Quai des Plaisanciers se transforme en plaisir, de flâner et aller au pied des paquebots ! Les navires apportent leur mystère, leur vie intérieure qui se déverse sur le Port, ses marins, ses lumières étranges la nuit, qui redonnent un peu de glamour à la Cité endormie. Des études sont ont été initiées dès le passage vers le 3eme Millénaire pour animer et réactiver le Port de Papeete, notamment un restaurant gastronomique, une brasserie et de grandes terrasses qui prolongeront la promenade et seront une invite à flâner le soir....

Papeete. Autour du marché.....

Autrefois, le quartier du marché aurait pu s’appeler « Chinatown ». De nombreuses boutiques sont toujours tenues par la communauté chinoise. Architecture hétéroclite ou le « schéma directeur » imaginé par les urbanistes est toujours difficile à saisir… Mais la vie a repris ses droits et ce quartier reste le plus vivant de la capitale ! Des essais d’architecture « néo-coloniale » -un peu pompeuse- ont été faits avec la « Banque de Polynésie » sur le front de mer, qui n’ont pas été suivis- ou peu- et qui aurait pu donner à la ville un caractère qu’elle n’a su trouver. De nombreuses boutiques d’électroménager, des bazars hauts en couleurs, des bijoutiers, des bars, des curios se suivent dans la chaleur vibrante du matin. A noter les boutiques de tissus « pareus » et particulièrement « Vénus Boutique » qui propose des milliers de tissus au mètre, aux motifs plus exotiques les uns que les autres!
On entrera chez l’apothicaire chinois qui vous concoctera un élixir de jouvence ou mieux encore derrière ses bocaux poussiéreux ! On est parfois proche du souk oriental ou l’on vend pèle mêle, vêtements de sports bon marché, matériel photo et fleurs artificielles. La rue des écoles est le centre de gravité du « Papeete by night » et son cortège de raerae, marins et autres fêtards . Des restaurants chinois, qu’on dépasserait sans faire attention si ce n’est l’odeur de beignets frits ou les attroupements autour des tables en formica, servent quasi-exclusivement les « locaux ».
Mais c'est un bonheur que de flaner, plutôt après le coucher dusoleil, quand les boutiques s'illuminent et que l'on retrouve lafraîcheur certe toute relative de la nuit!!!

Fenua - E vahine maohi e (cliquer sur le titre)

mercredi 19 mars 2008

Le Pura'u ou hibiscus Taliaceus



C'est un arbre endémique des îles, en fleurs et en fruits toute l'année. On le trouve sur la frange litorale des motus, dans les mangroves et les estuaires. Les pura'u forment alors d'inextricables enchevêtrements de racines, infranchissables! Ses larges feuilles d'un vert lumineux forment des coeurs stylisés. Les fleurs à 5 pétales, éclosent le matin, elles ont alors une belle couleur jaune vif avec un coeur pourpre, et rougissent peu à peu avant de faner le soir venu. Son bois compte parmi les plus utilisés au Fenua et dans le bassin Pacifique, à la fois résistant et facile à travailler, on s'en sert pour tailler des pirogues que l'on enduit ensuite de sêve de "uru" à pain pour l'étanchéité, et aussi pour la fabrisation des pagaies.
Son bois au joli veinage marqué est utilisé par les sculpteurs pour la réalisation d'umete et autres tiki.
L'écorce fibreuse appelée "more" , se détache en lanières et sert à la confection des pagnes des danseurs (more & huppe). Pour la fabrication du "tapa" on utilise aussi les racines de cette variété d'hibiscus. L'écorce ainsi découpée en lanières servait aussi à la fabrication de liens notamment pour "coudre" les pirogues traditionnelles!
Les feuilles, elles, larges et souples servent à emballer le "ma'a", à faire cuire la nourriture dans le "four tahitien" et faisaient au temps jadis office d'assiettes! (d'autres usages mons glorieux étant donnée sa souplesse, le rendait très utile pour coment dire, les commodités!!!)
Les pétales jaunes des fleurs, dit-on sont utilisés par les plongeurs (avertis) qui en frottent la face interne de leur masque, ce qui empêche la formation de buée!!
On se sert aussi des pétales dans le raa'u, la médecine traditionnelle pour soigner toutes sortes de toux, faire baisser la fièvre et aussi pour endiguer les diarrhées ou au contraire accélérer les purges laxatives! Tout est utile dans le pura'u, un vrai bonheur!!!

Les mulets de Bora Bora ou le Marine U.S. taxidermiste



Un soir à Bora, en attendant sur le ponton de la base de l’Hôtel, le bateau-navette qui nous ramènerait à notre bungalow, on commence à discuter avec un couple, américain apparemment, lui le total yankee, à coup sûr ex-combattant de la tempête du désert, elle sino-américaine, silencieuse. La nuit est calme, constellée d’étoiles, la Voie Lactée doit être au lait entier, elle en est presque fluorescente, si présente qu’elle en deviendrait oppressante. On est tous un peu en rage, on vient juste de manquer la navette précédente de 3 minutes, minutes perdues à palabrer avec le chauffeur qui nous raccompagnait du restau où nous avions dîné. Tout est silencieux, parfois, on entend des clapotis et de lourds plongeons. Le ricain marmonne quelque chose entre ses dents, moi je suis allongé sur le dos les bras en croix, le regard fixé sur un coin de l’espace espérant repérer une comète, histoire de faire un voeu. Je lui fait répéter, il m’annonce que les ploufs doivent venir de mulets. Effectivement, des mulets, j’ai déjà entendu les Polynésiens parler de mulets, mais je fais un piètre interlocuteur pour entamer une conversation piscicole! Puis il poursuit en déclarant qu’il adore la pêche, les ricains sont comme çà ils démarrent au quart de tour, 1ère phrase, "je m'appelle Bob", seconde phrase "where do you come from?"et ensuite il vous fait un résumé circonstancié de sa vie en 5 minutes, 3 chapitres et 15.000 caractères.

Celui là ne se contente pas de sortir ses 3 phrases, il continue son histoire, il pêche à la mouche, classique, comme dans "et au delà coule une rivière », Redford et tout, mais lui ne fait pas frire les produits de sa pêche dominicale, les grosses prises il se les fait empailler, pour faire des trophées au dessus de la cheminée ! C’est un ancien militaire, j'avais vu juste!! il a fait Desert Storm… et ses trophées de pêche, pour qu’ils aient l’air tout juste sorti du frais torrent de montagne, il fait des photos (en mode macro) qu’il donnera au taxidermiste afin que celui ci restitue la fraîcheur du regard de la bête et le brillant de sa robe. Parce que vous comprenez, une fois sorti de l’eau le poisson perd sa brillance et son éclat. Il faut donc raviver les couleurs, je lui aurais bien suggéré d’utiliser le nouvel OMO (cf un fameux sketch de Coluche), mais Omo ils connaissent pas . Alors je me tus. Et c’est vrai, ici à Tahiti la Daurade Coryphène, ou "Mahi Mahi" (sur tous les menus locaux, avec sauce vanille, s'il vous plait), dès sa sortie de l’eau, elle est d’un magnifique bleu outremer constellé de spots turquoise et lapis lazuli, puis elle devient jaune avant d’avoir d'avoir atterri sur le pont du potimarara et reçu le coup d’estocade final. C’est comme çà la nature. Pendant ce temps, les mulets continueront encore longtemps de sauter au clair de lune, inconscients du danger qui les guettait ce soir là au dessus du ponton. Mais heureusement notre yankee est en voyage de noce, et je doute qu’il ait trouvé un taxidermiste à moins de 6000 kilomètres à la ronde ! Alors il se contenta ce soir là de bécoter sa vahine dans le noir, jusqu’à ce que finalement la navette arrive enfin et que nous puissions regagner notre bungalow overwater sur le motu!

CASSE TETE ("u-u")



Le "casse tête" à première vue est originaire de Chine. On dit "casse tête chinois" en parlant d'ensembles inextricables , généralement assez joilis, composés de pièces géométriques imbriquées, mais aussi des clous en métal, pliés et courbés de façon à vous empécher de les séparer et à ovus faire perdre patience....
En Polynésie, c'est un ustensile traditionnel, plutôt une arme en bois prodigieusement sculptée, parfois équipée d’une lourde pierre polie. Comme son nom l’indique, cet instrument n’est pas fait pour l’amour de son prochain, mais plutôt pour son scalp, et bien qu’il ressemble un peu à un sceptre d ‘évêque, il n'a pas été inventé pour le bien être de l'humanité!.
Aujourd'hui, on en trouve au Musée de Tahiti et des Iles à Punnauia ou quelques uns au Musée des Arts premiers Quai Branly à Paris, mais surtout....dans les curios sur place, pour des desseins nettement plus pacifiques qu'à l'époque!!

samedi 15 mars 2008

Boullaire Peintre de la douceur de vivre à Tahiti

( croquis d'après un portrait de Boullaire)

Jacques Boullaire a consacré une grande partie de sa vie d’artiste à la Polynésie. Il a croqué sur le vif des milliers de situations, qui toutes traduisent le calme et la sérénité de la vie des îles. Des hommes, des vahine, des enfants, des vieillards, des animaux domestiques, toutes les composantes du Fenua tel qu’on l’a tous rêvé un jour, un pays brut et nature, un univers langoureux, paisible et tranquille. La plupart des poses qu’il demandait à ses modèles marquent l’attente, nombre d’entre elles sont statiques, et telles que l’on croise encore les gens du Fenua, loin de la trépidante Capitale. C’est d’ailleurs ce qui frappe, en traversant un village, ou simplement au bord d’une plage, ou près d’un marché, c’est cette attente. Brel disait qu’aux Marquises, « le temps s’immobilise », mais ce phénomène on le vit partout dans les Archipels, et il se dégage sur sérénité rarement atteinte aileurs. Les Anciens comme les enfants, immobiles à l'ombre d'un maru maru, le regard abîmé dans la contemplation des éléments, on pourrait figer l’instant. Et c’est ce qui ressort de la lecture des sublimes carnets de croquis de Boullaire. On découvre des hommes qui rapportent la pêche du jour, des jeunes vahine lascives telles que sur les clichés en noir et blanc des années 50!
Ses dessins montrent comment le temps s'est arrêté, mais ils sont malgré tout bouillonnants de vie, de chaleur, de sensualité. De nombreuses plages également, cadrées magnifiquement avec une pirogue à balancier et une silhouette de jeune homme pêchant, des femmes assises en tailleur à l’ombre d’un miri miri, le chapeau rejeté en arrière, la chevelure cascadant sur les reins, des enfants nus s’ébrouant dans les vaguelettes chaudes au bord de l’eau. Des églises aussi, des coins de Paradis perdu que l'on voudrait retrouver....


Le Marché de Papeete




Le marché de Papeete est le cœur palpitant de la Cité. A 2 pas du Quai d’Honneur, là où arrivent les paquebots, on traversera avec prudence le boulevard Pomaré, élargi d’une troisième voie depuis quelques années, (en vue de désenclaver la Ville lors des heures de pointe).
Le marché » est alors à 2 minutes entre la rue Cardella et celle du 22 Septembre.
Bien avant l’aube, dès 5 heures du matin, il règne une activité fébrile où se mélangent les pêcheurs qui apportent les prises de la nuit, les maraîchers, les marchands de fleurs.
Des panneaux suspendus à la structure métallique de l’édifice expliquent la plupart des produits, fruits, légumes tropicaux et poissons du lagon que l’on pourra trouver au marché. Aménagé sur 2 étages, sous une halle à la manière des grandes halles du 19ème siècle, type Balthard ou EIffel. On trouve au rez de chaussée les produits frais des maraîchers, les fruits tropicaux et les légumes, les étals de viande, les spécialités chinoises, des firi-firi -beignets tout chauds-et du côté de la sortie sur la rue de l’école ded Frères, des vendeurs de jus de nono, le produit miracle, des vanniers, des marchands de chapeaux, de coquillages, de more…L’entrée principale côté rue Colette les poissonniers préparent leurs étals. Tels des palettes de peintres ils réalisent des compositions superbes et hautes en couleur, avec des mahi-mahi étonnants, des rougets en grappes, des bonites argentées, des perroquets turquoise… ne manquent que les Picasso qui ne se mangent pas !!! on trouve non seulement des poissons entiers, mais également des filets de thon, de tazard, des darnes de tous les poissons qu’offre le lagon, prêts à cuisiner ! Dans un coin du Quartier des poissonniers un marchand vend du jus de canne à sucre, pressé à volonté devant vous. Autour des escalators centraux, des chinois proposent des plats cuisinés, du Ma’a Tinto, du puaa, du porc émincé. Sur le billot sont plantées des bougies ! une drôle de photo à rapporter ! Un peu plus loin, des pâtisseries locales, des tartes à la noix de coco. Au 1er étage, des échoppes colorées, proposent, des paréos, des chemises à fleurs, des coquillages, des colliers, des nacres, des perles. On peut aussi se faire tatouer, où déjeuner en écoutant les valses tahitiennes qui émeuvront les nostalgiques du passé. Plus on s’enfonce dans les allées, plus les échoppes deviennent denses, et moins l’on peut circuler! Les mamas, cachées sous leurs trésors, enfilent des coquillages multicolores, tous ne viennent peut être pas du Fenua, mais les compositions sont très réussies et originales. Elles réalisent aussi des colliers de graines en provenance des Marquises et des Tuamotu. On remarquera ces graines bicolores et parfaits, moitié rouge vif, moitié noir intense. Ces graines, on les appelle les Piti piti-au. Les colliers ne bougent pas en principe à moins d’avoir été en contact prolongé dans un lieu humide, et se « nourrissent » et entretiennent leur brillant avec de l’huile dans un chiffon sec, qui préserve ainsi leur lustre. Avant l’aube, les Mamas sont déjà installées (parfois elles dorment sur place au fond de leur box sur un peue une natte tressée, et préparent les colliers de bienvenue et des couronnes pour simplement célébrer la joie de vivre dans ce pays bienheureux. Elles enfilent sur des fils de nylon de savants mélanges de fleurs d’hibiscus, de tiare, la fleur symbole de Tahiti, de frangipaniers et de Bougainvilliers, parfois agrémentées de fougères. Souvent, leur famille et les "tamarii" dort près d’elles. Les fleuristes déchargent leurs cargaisons de fleurs somptueuses. On remarquera la magnifique De Soto bleu marine des années 50, toujours garée à l’angle de la rue Gauguin et la rue Colette, customisée en pick up par son propriétaire…avis aux amateurs de photos qui noteront le tableau de bord digne de la Guerre des Etoiles… Sa plaque minéralogique à 3 chiffres atteste qu’elle est l’une des premières américaines à avoir traversé le Pacifique !!! Un must à ne manquer pour rien au Monde!

Tahiti Chapter ou les Bikers "Maohi"



Une Harley pétarade à l’aube, près de la Station essence de la Marina Taina à Punaauia. C’est le rendez vous pré-dominical des bikers locaux. Une seconde monture puis une troisième, tous des gros cubes, montés par des gros bras qui feraient frémir les Hells à « L.A», tatoués des pieds à la tête, santiags polishées à mort, jeans lacérés, gilet cuir près du corps estampillé "Tahiti Chapter"… le total Look à la Station TOTAL. Tellement « trop » que je n'ai jamais osé les aborder pour leur demander une série de portraits qui m’auraient sans doute valu la Une de Photo magazine voire même une nomination au Pulitzer, encore eut-il fallu que je fusse américain ce qui n'est pas le cas, et journaliste de surcroit, je n'ai pas non plus de carte de Presse....! Dommage. On a de ces pudeurs parfois ou la trouille tout simplement de se faire casser la gueule purement et simplement, les Maohi même bikers malgré leur carrure à faire frémir le pack des Black (voisins) sont plutôt cool!

Cà me rappelle une anecdote, du vécu. J’avais 7-8ans, je passais mes vacances d’été en famille à Quiberon en Bretagne Un jour à la plage, je "spote" ville un surplomb de la route qui formait une sorte de grotte. La route au dessus faisait un lacet. Des bikers justement avaient laissé une somptueuse Goldwin, flambant neuve, à l’arrière de laquelle était attaché un anachronique panier en osier (je n'irai pas jusqu'à avancer que de ce panier dépassait une jolie nappe à motif vichy rose et blanc. Dans la grotte exactement à la verticale de la Moto rutilante, une image d'Apocalypse: 2 bonnes sœurs en habit et cornette étaient installées pour un pique nique dominical, gentiment assises sur leur napperon brodé…..J’avais gagné la semaine d'avant mon premier appareil photo-en plastique- à une course en sac au club Mickey- et parachevais mon apprentissage de la photo, tantôt sur les chaussettes et autres torchons séchant au vent breton dans le jardin, des zooms-flous mais contrôlés-sur les pinces à linge avec fond de ciel ennuagé et le tout pris de biais, des gros plans bizarroïdes sur mes baskets de l’époque, ou encore un coin de table à la nature morte… et mon esprit mal tourné -déjà- de « petit con » comme m’apostrophait parfois mon Père, avait imaginé un cadrage d’enfer digne de Groland, vertical, des 2 cornettes au vent ripaillant dans la grotte (confère la grotte miraculeuse de Lourdes), après avoir arrêté sur la corniche leur fringante monture et vidé le panier de provisions. Mais fort d’une éducation religieuse dont les fondements résidaient sur des origines italiennes voire même Sardes–c’était mon temps fort au catéchisme et mes 1ères barrettes de scout attestaient de mon dévouement à la cause- Flairant l’ignominie honteuse et la moquerie irrespectueuse- j’avise tout de même les autorités parentales, qui bullaient non loin sur leur serviette de plage, autorités libérales et bien inspirées, qui me suggèrent de proposer mon plan au intéressées même, à savoir les bonnes soeurs! L’idée du pécher-avoué-à-moitié-pardonné fait son chemin, et à reculons, quelques temps plus tard, je me décide enfin et m’approche prudemment des 2 cornettes qui festoyaient toujours, les aborde et leur décris mon vil dessein. D’un divin papillonnement des cils, elles m’annoncent d’une seule voix et d'un air entendu, qu’elles ne peuvent accéder à ma demande, leur Ordre Céleste leur interdisant de paraître sur papier glacé -habillées ou non (la précision est de moi)- et se doivent d’anéantir malgré elles et à jamais mes projets de couverture de Paris Match, pour ce coup là.

Je m’attendais évidemment à cette fin de non recevoir, et le feu aux joues remballe honteusement mon appareil (photo), et m’efface en leur souhaitant réellement sans arrière-pensées une bonne fin de journée. L’incident est vite oublié (à 7 ans on a pas encore la rancune ancrées dans les gênes et la mémoire à peine plus marquée que celle d'un poisson rouge -30 secondes et 2 tours de bocal )et l regret est vite dissous après un ou 2 cornets de glaces et un plongeon dans l’eau revigorante de la Bretagne en été (on est loin de Tahiti)….

L’après midi tire à sa fin, le soleil baisse inexorablement, la plage commence à alors à se vider peu à peu…. Quand je vois approcher les 2 bonnes sœurs de tout à l’heure, à contrejour (2 silhouettes inquiétantes qui semblent flotter dans l'air un peu comme la fameuse scène de l'Etoffe des Héros au moment ou les silhouettes des astronautes apparaissent dans un nuage incertain, un peu comme les mirages dans le désert....à moins que ce ne soit tout simplement les effets secondaires des coups de soleil aoutiens....)elles ont remballé leur pique nique et s'apprêtent à regagner leur Congrégation mais me demandent d'abord d’approcher en étouffant de petits gloussements. Elles ont visiblement un secret à me glisser à l’oreille. A nouveau les joues écarlates et tout penaud je m’approche. Je m'attendais au châtiment suprême , une claque magistrale pour mon impudence, ou pour mes pensées honteuses de l'après-midi.....

« La prochaine fois, me déclarent-elles, prends ta photo d'abord et demande seulement après !!! » Une belle leçon, non !? Qui m’est restée à vie marquée au fond d’une case que je réouvre de temps en temps quand l’occasion se présente à nouveau !
Mais jamais une aussi belle ne s’est à nouveau représentée à moi. Encore dommage !
Et encore plus dommage, peï, pour les bikers que je n'aurai jamais shootés sur la route de côte à Punnauia!!

Anguilles sacrées de la Fautaua, rencontres du troisième type

Une randonnée géniale à faire depuis Papeete est sans doute celle de la Vallée de Fautaua au terme de laquelle, suprême privilège, l’on peut se baigner dans l'eau glacée de la cascade au milieu des anguilles sacrées à oreilles. 2 ou 3 heures de marche seront nécessaires- rien n’est gratuit !- pour arriver au premier bassin. On traverse une jungle tropicale digne de Jurassic Park, aux portes même de la ville, après s’être acquis d’un modeste écot aux gardes forestiers. Si la pluie torrentielle vous attrape au milieu de la ballade, vous n’aurez d’autre choix que de vous protéger sous les feuilles géantes des fougères arborescentes (quoiqu'elles sont toutes dentelées alors çà fuit autant prendre une feuile de bannanier!!! et d’attendre que çà passe, vous aurez aussi à traverser à gué le torrent glacial, vous glisserez sans doute sur les rochers moussus, et risquerez de noyer votre matériel photo rangé au fond de votre sac à dos, la randonnée pourra se transformer en enfer, genre Platoon, les balles en moins. L’ultime récompense sera la 1ère piscine naturelle lovée dans une formation de lave semblable à une large soucoupe toute arrondie, qui vous permettra de faire le plus génial toboggan qui soit ! Un escalier escarpé, moitié en roche moitié en rondins, permettra d’accéder après la piscine au dernier tronçon du parcours. Les moins courageux rebrousseront chemin à cet endroit précis ! plus haut, la rivière fait une fourche, et nombreux sont ceux qui prendront la mauvaise branche et suivront la mauvaise piste pour se retrouver dans un cul de sac infranchissable ! on ne saura que trop conseiller de revenir en arrière jusqu’au croisement fatal, évidemment sur le gros rocher qui fait office de carrefour naturel de petits plaisantins ont déposé des branches qui forment une flèche que vous aurez suivi bêtement –c’est bien fait pour vous, un sens aigu de la Nature et de l'orientation!!- vous aurait fait évidemment bifurquer vers l’autre bras de la rivière … en haut, la récompense, un sourd grondement annonce l’issue prochaine de la ballade, la cascade est proche. La civilisation est loin derrière nous...Les 3 heures de montée vous ont ouvert l’appétit, vous êtes trempé, l’humidité bat son plein, le sac à dos trempé a imprimé son motif hibiscus à l’envers sur votre T shirt. La surprise est de taille, effectivement tout votre matériel photo est passé à l’essoreuse, et les sandwiches préparés avec amour sont également tels que vos torchons à leur sortie de la machine à laver. On trouvera un rocher doux et arrondi pour poser son séant meurtri par plusieurs chutes majestueuses dans la rivière… la faim justifie les moyens, vous avez des ampoules aux 2 pieds, car vous ne faites jamais les choses à moitié, mais vous dévorez vos sandwiches comme s’ils étaient vos derniers. L’un d’entre vous a pris du poulet dans un tupperware. Des remous sous vos pieds attirent votre regard. Une vision d’apocalypse, une tête de chien vous regarde avec d’étranges yeux d’un bleu époustouflant, le chien bouge les oreilles d’une drôle de façon, d’avant en arrière, mais il n’a pas de pattes, ne remue pas de la queue, sans doute les effets du pakalolo de la veille dont vous avez incidemment inspiré 2 ou 3 bouffées dans les nuages du voisin…. Non, ce n’est pas un chien, c’est une anguille sacrée à oreilles. Il ne faut surtout pas les toucher, pourtant, dans les bassins inférieurs, lorsque vous avez plongé pour vous rafraîchir, elles auraient pu vous frôler…. Rétrospectivement, un frisson vous parcourt l’échine… vous avez nagé au milieu de ces monstres. Car c’est bien une meute qui accourt, par l’odeur alléchée (par le poulet que votre ami a déjà commencé à jeter dans l'eau pour mieux les appater!!!) c’est bientôt six, sept puis près d’une douzaine de ces monstres de la montagne larges et longs comme 2 fois le bras d'un catcheur Texan, elles vous encerclent placidement, patiemment, sans autre bruit que le clapotis de l'eau de la cascade –en fait, assis que vous êtes sur votre rocher au bord du torrent, elles sont tout autour…comme les indiens autour de la caravane .... Le spectacle est impressionnant, ces drôles de clébards surréalistes (on se croirait dans un tableau de Bruegel- qui mastiquent une aile de poulet et en quémandent de leurs drôles d'yeux bleus, sans pour autant japper ni aboyer…..en fait c’est un cauchemar éveillé! …. Encore une rencontre à couper le souffle mais il fallait grimper jusqu’en haut de la montagne pour avoir la chance de la faire ! On finira par oublier ses craintes et plonger dans l'eau glaciale et se faire doucher sous la cascade pour oublier ce mauvais rêve éveillé!!!

mercredi 12 mars 2008

La danse à Tahiti



La musique et le chant font partie de l'âme polynésienne, dans l'inconscient collectif, l'ultime fantasme est bien cette image de la vahine qui danse langoureusement le tamure, un pagne en tapa autour des reins, la poitrine enchassée dans deux demi-noix de coco. et roulant des hanches tantôt lascive, tantôt saccadée et sur un rythme endiablé, le comble de la sensualité....
A l'arrivée des missionnaires, ceux ci se sont vite empressés d'interdire ces pratiques trop suggestives et qui détournaient du droit chemin (encore aujourd'hui sans aucun doute) les bons paroissiens fraîchement débarqués de la Métropole!! Ils se sont aussi fait un point d'honneur à interdire la langue Maohie, le Tatouage, les croyances et pratiques religieuses ancestrales, tout ce qui composait l'âme Maohie.
On connait aussi les danses traditionnelles, un peu moins certe, telles les "ote'a", danses des guerriers, le pratiquant en ligne, accompagnés d'instruments à percussion, ou "l'aparima", qui présente des scènes de la vie quotidienne, au son des chants et du doux ukulele, la gestuelle est très expressive, non sans rappeler les danses balinaises, "l'hivinau", danse pratiquée en cercle, au centre duquel chante un homme seul auquel répondent les choeurs alentour, au rythme des tambours. le "Pao'a" ou un couple au centre d'un arc de cercle composé de danseurs accroupis qui battent le rythme en cadence en tapant des mains et sur leurs cuisses, les danseurs lancent de petits cris en cadence, est un réel plaisir à savourer des yeux!
Ces danses et chants sont célébrés chaque année dans tous les archipels au moment du Heiva, expression totale du renouveau de la Culture Maohie.
Mais s'il est une danse qu'on imagine même pas, c'est la Valse Tahitienne! On se croirait projeté dans le temps, à l'époque des porte avions américains qui mouillaient dans les Iles de la société, en pleine Guerre du Pacifique. Une valse inspirée de la valse viennoise, of course, mais matinée de touches exotiques, pas de violons, mais des ukuleles et des voix comme celes de Gabilou, Rataro, et autres Angelo!
Près du Port de Papeete, on peut se laisser entrainer au Zizou Bar ou au Kiki Riri, noms évocateurs pour une bonne soirée de "bringue tahitienne" (à prononcer en roulant le "r"!!!), ambiance "Kaina" garantie!!

Correspondances

lundi 10 mars 2008

Le Pandanus


Le Pandanus autrement appelé "fara" ou "pandanus tectorius" pour les plus érudits, est une plante qui pousse loin du rivage , elle ressemble à un grand yucca avec des racines aériennes (comme dans les mangroves). Il peut mesurer jusqu'à 12 mètres de haut! Il pousse dans toute la zone Pacifique. Ses feuilles sont une manne du ciel pour les habitants des îles, car simplement séchées au soleil, ses longues feuilles souples servent à tous les instants de la vie quotidienne, les mamas tressent des chapeaux, des paniers, des sacs, ou encore des éventails pour tromper la chaleur! On trouve ses feuilles au marché, en grands rouleaux beiges. Pour l'assouplir au séchage, on peut le tremper dans du citron, dit-on.
La construction utilise aussi généreusement ce bienfait de la Nature, pour couvrir les "fare"
traditionnels mais aussi, et c'est une industrie très gourmande, dans l'hôtellerie, l'un des fleurons de l'économie locale. Les "bungalows" sont couverts avec ce matériau, qui ressemble- de très loin- à du chaume! Il est confectionné en bandes de 1 mètre de large environ, les feuilles sont pliées en 2 autour d'un axe en bois, qui sert de structure puis, l'artisan réalise une sorte de couture naturelle, sans aiguille, (une maille en dessous une maille au dessus) avec un autre bout de bois fin qu'il liera ensuite au premier pour faire comme une sorte de peigne. Chaque élément est ensuite posé, comme une grande tuile souple, en plusieurs épaisseurs, afin de garantir une étanchéité parfaite qu pourra durer jusqu'à 6 -8 ans selon sa qualité. L'effet est magnifique, tant vu de l'extérieur que depuis l'intérieur, ou la structure en bois (d'aïto généralement) rythme avec élégance avec les rangs de pandanus. L'île qui fournit l'essentiel du pandanus pour la construction est l'Ile de Maiao, située à l'Ouest de Moorea.

dimanche 9 mars 2008

"La religion est l'opium du peuple"



Karl MARX n'est sans doute jamais allé en Polynésie, mais sa fameuse citation prend tout de même toute sa valeur à Tahiti! Les Eglises fleurissent dans les îles, on en trouve au moins autant que de points kilométriques! Les Protestants sont les plus nombreux , env. 46% de la population, pour 34% de Catholiques, également des Mormons, les Adventistes du 7ème Jour, des Sanitos, des Témoins de Jévovah, et des Juifs. La ferveur religieuse est une des composantes majeures de la Société Polynésienne. Non seulement les populations sont très croyantes mais surtout très pratiquantes . Le Dimanche, Jour du Seigneur est célébré dans le moindre district, la plus petite commune, les familles se mettent sur leur "31", les Mamas se parent de leurs plus beaux chapeaux, souvent s'habillent en blanc de pied en cap, et partent pour la cérémonie du Culte. Il suffit d'entrer dans une église ou un Temple en pleine messe pour trouver ou retrouver la Foi si on l'a perdue en route.... Les chants sont très émouvants, on sent le Coeur du Fenua battre à tout rompre!

Caramba!!!! Quintana Roo, Mexico